BIATHLONÇa y est, on peut commencer à rêver d'une razzia des biathlètes aux JO?

Relais solide, Fourcade moins seul... Ça y est, on peut commencer à rêver d'une razzia bleue aux JO?

BIATHLONLes biathlètes français ont réalisé un week-end de folie à Ruhpolding...
William Pereira

William Pereira

L'essentiel

  • Les biathlètes français ont brillé à Ruhpolding
  • Martin Fourcade a remporté l'individuelle, le relais a décroché une bonne deuxième place et la mass-start de dimanche a été une grande réussite
  • De quoi se satisfaire du niveau des Français, mais faut-il vraiment s'emballer?

Belle semaine pour le biathlon français à Ruhpolding : une victoire de Fourcade sur l’individuelle, un relais solidement calé derrière l’intouchable Norvège des Boe et Svendsen puis pour finir un improbable tir groupé sur la mass-start – Fourcade, Guigonnat et Fillon-Maillet ont respectivement terminé aux 2e, 3e et 4e rangs. Bref, c’est le pied. Et c’est d’autant plus jouissif que la France de la carabine rayonne à moins d’un mois du sprint messieurs aux JO de PyeongChang (le 11 février).

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« C’est la grande course qu’on attendait »

L’enthousiasme est à son comble et, inévitablement, la tendance est à l’emballement : on se dit d’un coup que le relais va nous claquer une médaille aux Jeux et que Fourcade ne sera finalement peut-être pas le seul à squatter les podiums coréens en février. L’avenir nous dira si on s’était planté, toujours est-il que l’entraîneur de l’équipe de France Stéphane Bouthiaux et Martin Fourcade partagent notre enthousiasme après l’étape de Ruhpolding.

S.B : « On est fier, c’est la grande course qu’on attendait depuis un petit moment. On connaît le potentiel des gars et ce qu’ils sont capables de faire avec la carabine. Mis à part l’étape du Grand-Bornand, ils ne nous l’avaient pas encore montré de manière collective mais là c’est vraiment l’euphorie. »

M.F : « C’est forcément une bonne nouvelle [en vue du relais des Jeux olympique], je pense que ça peut leur [ Guigonnat, QFM et Desthieux] faire prendre conscience qu’ils sont capables de faire des courses comme ça, d’évoluer à ce niveau. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Quand on sait combien les biathlètes sont exposés à la pression psychologique sur le pas de tir, où une seule balle peut vous mettre hors-jeu, le déclic mental est forcément salutaire. Celui qui semble en bénéficier le plus est incontestablement Antonin Guigonnat, lancé en dernier sur le relais de vendredi pour la première fois de sa carrière et troisième de la mass-start dominicale.

« Je n’ai pas été submergé par le stress », s’est-il d’ailleurs félicité après avoir réussi à limiter la casse sur son relais (il s’est fait croquer par Johannes Boe, mais qui ne l’aurait pas été à part Fourcade ?). Aujourd’hui aux portes du Top 20 mondial, le Français a plus que jamais une bonne gueule de futur médaillé surprise à PyeongChang.

« Ne pas ajouter des attentes supplémentaires »

Mais l’essence des surprises ne réside-t-elle pas dans leur caractère inattendu ? En dépit des deux dernières courses solides réalisées par Guigonnat, Fillon-Maillet et Desthieux, Fourcade souhaiterait qu’on évite « d’ajouter des attentes supplémentaires » autour du biathlon français en marge des JO sous prétexte que les outsiders tricolores ont brillé simultanément sur une étape. En gros, on l’attend lui, c’est bien suffisant, laissons le reste de l’équipe travailler tranquillement à l’ombre de la pression étouffante et au bout du compte, tant mieux s’il y a d’agréables surprises. Fourcade, toujours.

« « C’est compliqué de faire des plans [pour les Jeux olympiques]. A Oberhof j’étais un un peu seul [il gagne le sprint et la poursuite mais le relais s’était planté à la cinquième place], il faut donc garder cette humilité, là. On doit profiter de cette perf’, oui, mais pas en faire une vérité. Le résultat d’aujourd’hui [dimanche], c’est la vérité d’aujourd’hui. » »

La dernière étape avant PyeongChang, sur les neiges italiennes d’Anterselva (18-21 janvier) nous en dira un peu plus sur cette « vérité » du moment. En n’oubliant pas qu’il n’y a de toute façon derrière Fourcade et Boe que de maigres restes du butin que ces hippos gloutons se partagent depuis le début de la saison (11 victoires sur 12 à eux deux​).