RETRAITEEn athlétisme, Mahiedine Mekhissi met fin à sa carrière à 37 ans

Athlétisme : Mahiedine Mekhissi met fin à sa carrière à 37 ans

RETRAITEMekhissi compte notamment à son palmarès trois médailles olympiques sur 3.000 m steep et deux podiums aux Championnats du monde
20 Minutes avec AFP

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Mahiedine Mekhissi tire sa révérence. A la tête de l’un des plus beaux palmarès de l’athlétisme français avec ses trois médailles olympiques sur 3.000 m steeple, le Rémois a mis fin mardi à sa carrière.

« J’arrête parce que l’envie n’est plus là. Je ne prends plus de plaisir à aller m’entraîner. J’ai senti que c’était le moment de dire stop », a-t-il annoncé au journal L’Equipe. Ténébreux, solitaire et insaisissable, il n’était jamais aussi à l’aise que sur la piste. Il a été à son époque l’un des rares fondeur à pouvoir rivaliser sur 3.000 m steeple avec les maîtres kényans, se transformant en bête de course dans les grands championnats, où il a multiplié les exploits.

Cinq titres européens

Triple médaillé olympique sur sa distance fétiche du 3.000 m steeple (argent en 2008 à Pékin et 2012 à Londres, bronze en 2016 à Rio) il compte également deux podiums aux Championnats du monde (bronze en 2011 et 2013). Il a aussi dominé la scène européenne avec cinq titres continentaux (quatre sur 3.000 m steeple en 2010, 2012, 2016, 2018, un sur 1.500 m en 2014).

A chaque fois, Mekhissi avait surgi de nulle part, réduisant ses apparitions en compétition au strict minimum avant de faire parler sa science de la course. Ce besoin de vivre caché, et cette méfiance qui transparaissait dès que les micros se tendaient, trouvaient peut-être leurs origines dans l’accueil circonspect qui avait suivi son apparition fulgurante sur la scène internationale aux JO de Pékin en 2008. Médaillé d’argent à la surprise générale, son podium inattendu avait suscité doutes et incompréhension, d’autant que son entraîneur de l’époque traînait une réputation sulfureuse.

Plusieurs dérapages

Le grand brun, costaud pour un fondeur, avait ensuite connu quelques dérapages qui avaient terni son image. En juillet 2011, il avait ainsi échangé des coups de poing surréalistes et ridicules sur la piste de Monaco avec Mehdi Baala. C’est ensuite un responsable du Creps de Reims qui l’avait accusé de l’avoir agressé.

Survolté sur la piste, il avait voulu célébrer sa victoire à l’Euro de Zurich sur 3.000 m steeple en enlevant son maillot dans la dernière ligne droite avant de franchir la ligne, symbole de sa marge sur la concurrence. Un impair au règlement qui lui avait valu une disqualification cruelle. Deux jours plus tard, il s’était vengé en s’imposant magistralement sur 1.500 m. Du Mekhissi tout craché.

« Les gens ont une fausse image de moi, avait déclaré un jour le recordman d’Europe du 3.000 m steeple (8 min 00 sec 09, le 6 juillet 2013 au Stade de France) de sa voix douce. Dans un stade, on va au combat, je ne suis pas le Mahiedine de tous les jours. Les gens n’arrivent pas à l’assimiler. Je trouve ça triste, parce qu’ils ont parfois peur de m’aborder. Mon caractère et mon tempérament c’est ma force : sans ça je n’aurais pas le même palmarès ». Depuis son dernier titre européen en août 2018, il avait connu plusieurs blessures et n’avait plus retrouvé le niveau international.