VIDEO. Athlétisme: La justice saisie d'une plainte pour viol contre un entraîneur réputé
VIOLENCES SEXUELLES•Deux entraîneurs d'athlétisme font l'objet de plaintes pour violences sexuelles, dont l'un pour viol...W.P.
L’information émane du quotidien Le Monde, qui révèle ce dimanche deux affaires de violences sexuelles en athlétisme, ayant fait l’objet de plaintes. Elles concernent deux entraîneurs. L’un d’entre eux, Giscard Samba, est accusé de viol par une de ses ex-athlètes aujourd’hui âgée de 21 ans. Les faits remontent à 2017. La jeune femme a porté plainte quelques mois plus tard au commissariat de Créteil.
« Quand il finit la discussion, il te fait un bisou sur la joue »
Après avoir recueilli plusieurs témoignages, une fonctionnaire de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) d’Ile-de-France, a saisi, le 19 mars dernier, la procureure de Créteil qui devra décider des suites judiciaires de ce dossier. Celui-ci met d’ores et déjà la Fédération française d’athlétisme dans l’embarras : Giscard Samba a entre autres entraîné le médaillé de bronze olympique Dimitri Bascou (110m haies à Rio). En 2013, il avait été nommé meilleur technicien de l’année.
« Pour te parler, il va te prendre la tête avec ses mains. Il va approcher ta tête de la sienne, à deux centimètres de lui. Quand il finit la discussion, il te fait un bisou sur la joue. Il ne fait ça qu’avec les filles, bien sûr. C’est gênant. Tellement de gens n’ont jamais rien dit… C’est devenu banal », témoigne au Monde Cassandra Leborgne, une sprinteuse « partie fâchée à l’été 2017 ».
Un entraîneur national accusé d’agressions sexuelles
L’autre affaire remonte à 2014, le 26 juillet, et concerne une spécialiste du demi-fond, Emma Oudiou. Celle-ci a dénoncé les agressions sexuelles d’un entraîneur national - Pascal Machat - à l’occasion d’une finale d’un 3.000m steeple des Mondiaux juniors se déroulant alors aux Etats-Unis (« à un moment, je me retrouve à côté de lui, il me prend les fesses et me caresse […] C’était ma première finale internationale, j’étais dans un état de stress extrême, et je pense qu’il l’a senti. Il perçoit qu’à ce moment-là je suis vulnérable. »)
L’athlète avait à l’époque averti son entraîneur par mail. Ce dernier lui avait alors rétorqué qu’il s’en occuperait, mais l’affaire n’est jamais remontée jusqu’aux hautes sphères de la FFA. Celle-ci n’en a pris connaissance qu’au mois de janvier dernier et la commission de discipline l’étudiera le 11 avril prochain.