ATHLETISMEDeux Kenyanes accusent leur fédération de tentative de corruption

Athlétisme: Deux Kenyanes suspendues pour dopage accusent leur fédération de tentative de corruption

ATHLETISMELa Fédé kenyane leur aurait demandé de l'argent contre une réduction de leur suspension...
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

Deux athlètes kényanes, convaincues de dopage, accusent le directeur général de la Fédération kényane d'athlétisme (AK) de leur avoir demandé un pot-de-vin courant 2015 pour atténuer la durée de leur suspension, ce qu'il dément. Francisca Koki Manunga (400 m haies) et Joyce Zakari (400 m) avaient été contrôlées positives à un produit masquant interdit lors des Mondiaux d'athlétisme de Pékin en août 2015. Fin novembre, la Fédération kényane les suspendait pour quatre ans.

>> A lire aussi: Après la Russie, l'IAAF s'en prend au Kenya

Le 16 octobre 2015, un mois avant que leur suspension ne tombe, «le directeur général de la Fédération kényane, Isaac Mwangi, nous a demandé de lui verser 2,5 millions de shillings» (environ 21.000 euros) en échange de suspensions allégées, a affirmé jeudi à l'AFP Francisca Koki Manunga. «Nous n'avions pas les moyens de débourser une telle somme d'argent. Pour ma part, je n'ai jamais vu autant d'argent de ma vie», a-t-elle ajouté.

Des accusations publiques, grande première

Les deux athlètes expliquent ne pas avoir déposé de plainte auprès de la police, faute de preuve irréfutable et aussi par craintes de représailles. Interrogé par l'AFP, Isaac Mwangi a rejeté ces accusations en bloc: «Ce n'est pas vrai. Je ne leur ai pas demandé d'argent», a-t-il affirmé.

C'est la première fois que des athlètes kényans portent publiquement des accusations aussi lourdes contre leur fédération. Et les deux sprinteuses ne comptent pas en rester là: elles se disent prêtent à témoigner devant la commission d'éthique de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), qui enquête actuellement sur plusieurs hauts responsables de l'AK.