FOOTBALLLigue des champions: Pourquoi le Losc n'a pas le droit de se planter contre Copenhague

Ligue des champions: Pourquoi le Losc n'a pas le droit de se planter contre Copenhague

FOOTBALLBattus 1-0 au match aller, les Nordistes doivent inverser la tendance lors du tour préliminaire retour mercredi...
A Lille, François Launay

A Lille, François Launay

Sa saison à peine débutée, Le Losc joue déjà très gros. Mercredi face aux Danois du FC Copenhague, le club nordiste doit se rattraper après son échec au match aller (1-0). L’enjeu est énorme avec une place en Ligue des champions à la clé. Et le résultat, positif ou négatif, pourrait bien conditionner le reste de la saison lilloise à plusieurs niveaux.

Une question économique - Jouer la Ligue des champions c’est un peu comme gagner à l’Euromillions. En cas de qualification face à Copenhague, le Losc encaissera quoi qu’il arrive un chèque d’une valeur estimée entre 20 et 25 millions d’euros. Un jackpot que le club nordiste a déjà intégré dans son budget prévisionnel fixé à 100M€. C’est dire si un couac serait préjudiciable pour les finances lilloises. Même si Michel Seydoux, le président nordiste, ne veut pas dramatiser. «On a deux scénarii. Un avec la Ligue des champions, l’autre sans. Si on ne se qualifie pas, ce ne sera pas une catastrophe industrielle. On s’adaptera». Reste qu’en cas d’échec et donc de manque à gagner, Lille devra faire quelques économies. «Ce ne sera pas une catastrophe car Lille est un club qui a toujours été bien géré. Par contre, le Losc sera obligé de dégraisser», estime Frédéric Bolotny, économiste du sport. Bloqué aujourd’hui par ses dirigeants, Mathieu Debuchy pourrait par exemple obtenir un bon de sortie et prendre la route de Newcastle qui a déjà proposé 6 M€ au Losc. Une somme jugée insuffisante par les Lillois, qui pourraient bien revoir leur position en cas d’élimination.

Une question d’image - Avec son Grand stade de 50 000 places, le Losc a désormais l’enceinte la plus moderne de France et sans doute l’une plus belles d'Europe. Reste que pour faire rayonner son nouvel outil, qui a coûté la bagatelle de 324 M€, la Ligue des champions est indispensable au club nordiste. Pour remplir son enceinte le plus souvent possible, les chocss contre Lorient, Nancy ou Toulouse ne seront pas suffisants. «Ce match contre Copenhague a beaucoup d’importance pour le prestige et l’image du club. Ce Grand Stade rend l’Europe indispensable. Et si la Ligue Europa est une belle compétition, on ne va pas se mentir, c’est mieux avec la Ligue des champions», reconnaît Seydoux. «Si Lille se qualifie en Ligue des champions pour sa première année dans le Grand stade, ça va développer l’image du club, entraîner une forte attractivité du public et des sponsors et donc générer des revenus supplémentaires. Tout est lié», appuie Frédéric Bolotny. Avec son centre d’entraînement et son Grand stade, ajoutés à ses bons résultats sportifs (champion en 2011, 3e la saison dernière), Lille fait désormais partie des meilleurs clubs français. Une élimination freinerait la montée en puissance des dernières années.

Une question sportive - «Mercredi, on va jouer notre vie». Franck Béria, le défenseur lillois ne peut pas être plus clair. Pour les joueurs, il est inconcevable de ne pas entendre la petite musique de la Ligue des champions en septembre. Sinon gare à la gueule de bois. En cas d’élimination, il sera difficile de motiver des troupes qui rêvent de défier les cadors du continent plutôt que de se coltiner des déplacements à Brest ou Evian. Vainqueur de la coupe aux grandes oreilles en mai avec Chelsea, Salomon Kalou aurait par exemple du mal à se contenter de la Ligue Europa. Vu qu’un vestiaire de foot ne tient pas à grand-chose, la dynamique cassée pourrait aussi avoir des influences pour la suite de la saison. «Ca passe ou ça casse», reconnaît Rudi Garcia, un entraîneur lillois conscient de l’énorme pression qui pèse sur son club plus que jamais à la croisée des chemins.