FOOTBALLOM: Joey Barton, le «Bad Boy» idéal

OM: Joey Barton, le «Bad Boy» idéal

FOOTBALLA l'heure où des rumeurs font état de la potentielle arrivée de Joey Barton à Marseille, retour sur dix ans de carrière, entrecoupée par quelques séjours en prison...
Thomas Guilcher

Thomas Guilcher

C’est l’histoire d’un mélange explosif où football et violence cohabitent dans une seule et même personne. Où des éclairs de génie sont ternis par des incartades extra-sportives et un comportement sur le terrain exécrable. C’est l’histoire qu’écrit actuellement Joey Barton, actuel milieu de terrain des Queens Park Rangers, que l’on surnomme logiquement «Bad boy» dans son pays.

Entre violences, condamnations et provocations

Le joueur de 29 ans né dans la périphérie de Liverpool a acquis outre-Mancge une notoriété incroyable, jouissant d’une couverture médiatique extraordinaire. Seule ombre au tableau, cette médiatisation doit surtout au comportement de Joey Barton. A défaut d’avoir un palmarès éloquent (champion… de la Ligue 2 anglais avec QPR en 2010), l’Anglais peut se targuer d’avoir un casier judiciaire extraordinaire où se cumulent et s’ajoutent au gré des années autant de gardes à vue pour des bagarres à la sortie de boîtes de nuit que de violences envers ses coéquipiers.

En 2004, Barton écrase un cigare dans l’œil de son coéquipier Jamie Tandy lors d’une fête de noël trop arrosée, ou encore provoque une bagarre avec un étudiant. Avec comme point d’orgue de cette surenchère de violence le passage à tabac de son coéquipier à Manchester City, le Français Ousmane Dabo. Le 1er Mai 2007, lors d’une opposition classique d’entraînement, Dabo répond à un tacle par derrière de Barton qui n’apprécie pas de subir le même geste. Les insultes pleuvent, l’Anglais est comme fou, méconnaissable. Après avoir mis Dabo K.O., Barton s’acharne sur le joueur au sol et l’assène de coups, jusqu’à l’intervention de ses coéquipiers. Le Français est transporté d’urgences à l’hôpital et présente un visage tuméfié ainsi que des fractures multiples. «C’est un lâche» dira même Dabo à sa sorti de l’hôpital.

74 jours en prison

Le 1er juillet 2008 il est condamné à quatre mois de prison avec sursis. Pour ces mêmes faits, la fédération anglaise le condamne à une amende d’environ 30.000 euros ainsi qu’à une suspension de 12 matches. Dans le même temps et en plus du procès de l’affaire Dabo déjà en cours, il est condamné à six mois de prison pour une nouvelle bagarre. Il aura passé en tout et pour tout 74 jours en prison.


Mais la folie Joey Barton n’en est pas terminée. Si hors des terrains il multiplie les coups de sang, sa présence sur les terrains de football est encore synonyme de problèmes de comportement. Si la plupart du temps avec Joey Barton les matchs se passent sans réels incidents notables, l’Anglais a une fâcheuse tendance à «péter des câbles». Et quand Joey Barton est dans un mauvais jour, c’est une succession d’insultes, de gestes antisportifs et de provocations. Sur le terrain, Barton pèse 74 cartons, jaunes et rouges confondus. La statistique est assez flatteuse. Mais plus que ces statistiques c’est l’ensemble de l’œuvre et tous les gestes spectaculaires d’antijeu de «Joe la castagne» qui marque les esprits. Gervinho, Xabi Alonso ou encore Abou Diaby pourrait vous raconter leurs mésaventures avec celui qui a été jusqu’à montrer son postérieur à un stade entier et aux caméras de télévision présentes.

Le phénomène ne semble pas s’estomper et celui qui disait «vouloir devenir un modèle pour les jeunes» a récidivé au mois de mai dernier, quand sur la pelouse de Manchester City il a assené à quelques secondes d’intervalles un coup de coude et un coup de pied, respectivement à Carlos Tévez et Sergio Agüero. Sanction, quelque douze matches de suspension et une réputation qui n’en finit plus d’être ternie.

Entre combativité et élan de génie

Même si Barton mérite mille fois son surnom de «Bad boy», il n’en reste pas moins un footballeur. Et même un bon footballeur. Formé à l’école anglaise, Barton est un modèle de combativité et d’engagement, certes parfois un peu trop excessif. Joey Barton est de la trempe de ceux qui ne lâchent rien et qui continuent à se battre jusqu’au coup de sifflet final. On peut dire de lui que c’est un amateur du pressing et qu’il n’hésite pas à avaler de la distance. Joey Barton est aussi un bon tireur de coups de pied arrêtés. Il possède de plus une grande expérience qui peut s’avérer forte utile. Celui qui compte une sélection avec l’équipe d’Angleterre possède un C.V où l’on peut noter pas moins de 268 matchs de championnat anglais (toutes divisions confondues) à son actif, au cours desquels il a marqué 28 buts, dont quelques petits bijoux que ne peuvent renier les amateurs de ballon rond.



Alors, à l’heure où l’on parle d’un échange avec Stéphane M’Bia, Barton pourrait-il être le taulier du milieu de terrain olympien? Pourrait-il être l’héritier du dernier anglais passé au Vélodrome, Chris Waddle? A coup sûr, une éventuelle arrivée du milieu anglais créerait un buzz formidable autour du club de Vincent Labrune. A n’en pas douter, certains auront vite fait d’imaginer l’opposition entre le PSG d’Ibrahimovic et l’OM de Barton, ainsi que de penser à une éventuelle explication « musclée » entre les deux caractériels. L’affiche serait prometteuse et le spectacle assuré. Mais avant de s’emballer, laissons le temps voir ce qu’il en est vraiment de cette rumeur, alors que José Anigo a démenti ce vendredi un quelconque intérêt des Marseillais pour Barton.

Toujours est-il que si la rumeur se confirmait et que Joey Barton venait à débarquer dans l’Hexagone, il se pourrait bien qu’il donne (beaucoup?) du travail à la commission de discipline de la Ligue.