Londres 2012: 34 médailles, onze titres olympiques et quelques ratés
JO / BILAN•Ce qu'il faut retenir des Jeux de l'équipe de France...Romain Scotto, à Londres
De notre envoyé spécial à Londres,
34 médailles, dont onze d’or et une 7e place au classement des médailles. Le bilan des Français aux Jeux n’est pas historique, mais il est largement honorable, comparé aux moissons des deux dernières olympiades. Au-delà des résultats chiffrés, voici ce qu’il faut retenir de ces Jeux de Londres, avant l’extinction de la flamme…
L’image: Les basketteuses n’auraient pas misé un sou sur leur présence en finale il y a deux semaines. Alors même quand elles ont pris la dérouillée de leur vie contre les Etats-Unis, elles n’ont pas perdu leur sourire. La médaille d’argent de Yacoubou, Dumerc, Lawson, NDongue et leurs copines restera celle d’une équipe de France boostée par sa fraîcheur et ses fous rires. Par ailleurs, le bisou de Laure Manaudou à son petit frère au bord de la piscine olympique mérite aussi son instant Kodak.
La lose: Camille Lacourt et Yohan Diniz visaient ouvertement l’or olympique. Ils quittent finalement Londres le sac aussi léger qu’à leur arrivée. Sans titre, mais surtout sans médaille. Le nageur marseillais a pris une belle claque sur 100m dos en terminant au pied du podium. Quant à Diniz, il est passé à côté de son 50km marche, où il a trouvé le moyen de tomber dans les barrières puis d’être disqualifié pour «ravitaillement non autorisé.»
Les patrons: Leaders désignés de leurs disciplines, certains ont parfaitement tenu leur rang. Teddy Riner, Lucie Décosse, Renaud Lavillenie, les handballeurs, ou Tony Estanguet repartent tous avec l’or autour du cou. Un autre métal ne les aurait pas satisfaits. Le problème dans ces cas-là, c’est qu’il faudra bientôt confirmer.
Le rêve envolé: Les coups bas de Nicolas Batum et Rony Turiaf n’y ont rien fait. Face aux Espagnols, les basketteurs français ont été dépassés, laissant s’envoler leur médaille olympique dès les quarts de finale. Tony Parker attendra désormais Rio pour se remettre à rêver, ce qui est beaucoup moins sûr concernant Grégory Baugé. Comme tous les pistards français, le sprinter a subi la loi des Britanniques, impériaux à domicile grâce à leurs roues magiques. Et peut-être quelques qualités tout de même.
La phrase: «J’ai ressenti un orgasme tantrique.» On l’a compris, Fabrice Pellerin a vécu une joie intense le 30 juillet au bord du bassin olympique. Ce jour-là, l’entraîneur niçois a assisté aux titres de trois de ses nageurs. Camille Muffat sur 400m, puis Yannick Agnel et Clément Lefert avec le relais 4X100m. Vu le potentiel de ses athlètes, l’extase aquatique pourrait se poursuivre dans quatre ans.
Les révélations: Soyons honnête, il fallait être abonné à Canoë Magazine ou la gazette du VTT pour connaître Emilie Fer et Julie Bresset avant ces Jeux. Désormais, les deux jeunes femmes font partie des champions olympiques français, reconnus en tant que tels et peut-être même décorés de la légion d’honneur. Florent Manaudou avait un nom déjà bien connu. Encore fallait-il se faire un prénom en prenant le relais de sa grande sœur.
Le bide: Les larmes et les coups de pompes imprévus nous viennent tout droit de l’escrime et du BMX, rentrés bredouilles malgré des ambitions élevées. Jamais depuis les Jeux de Rome en 1960, l’équipe de France d’escrime n’avait été Fanny. Pour le BMX, la thèse du «jour sans» prévaut dans un sport où les Français faisaient largement partie des favoris.
L’escroquerie: En quatre ans, rien n’a donc changé dans la boxe olympique. Les arbitres décident toujours des résultats des combats selon leur humeur du jour, ou la nationalité des boxeurs sur le ring. Manque de bol pour les Français, ils ne sont pas dans leurs petits papiers. S’ils avaient encore un doute après Pékin, Alexis Vastine et Nordine Oubaali l’ont encore vérifié.
Les perf: Comme si la médaille ne suffisait pas, certains ont ajouté la manière à leur résultat. La dernière ligne droite de Yannick Agnel dans le relais 4X100m donne encore des cauchemars aux Américains. Idem pour la course du Français sur 200m. Teddy Riner a encore gagné une compétition sans tomber et Renaud Lavillenie s’est offert un record olympique en passant une barre à 5,97m.