JO / VTTLondres 2012: Julie Bresset: «Je me sentais comme à la maison»

Londres 2012: Julie Bresset: «Je me sentais comme à la maison»

JO / VTTLa nouvelle championne olympique de VTT a vécu une journée parfaite, malgré sa blessure au coude...
Propos recueillis par Romain Scotto, à Londres

Propos recueillis par Romain Scotto, à Londres

Et dire qu’elle ne pensait pas prendre le départ de la course, il y a trois jours. Après sa chute à l’entraînement, la Française s’est persuadée que ses points de suture au coude n’allaient pas l’embêter. Impériale pendant toute sa course, dominée de bout en bout, la Bretonne de 23 ans a vécu une journée parfaite, samedi sur le tracé olympique de Hadleigh Farm…

Quel sentiment éprouvez-vous avec cette médaille d’or autour du cou?

C’est un truc de fou. Je n’ai rien lâché. J’étais bien, c’est clair. Je n’ai pas hésité à prendre les devants. Je voulais être dans le bon groupe dès le départ. Ne pas laisser partir. Julien Absalon nous avait prévenus du contexte. L’équipe de France de VTT a adopté la bonne stratégie. On est parti du village deux jours avant la course pour s’isoler un peu.

Etait-ce une course plus facile que vous ne l’aviez imaginée?

Non, parce que jamais je ne pensais que je pouvais gagner aujourd’hui. Je voulais ne pas avoir de regrets. Quand j’ai vu que j’étais bien, j’y ai cru.

Dans quel état d’esprit étiez-vous après votre chute de jeudi?

J’avoue que je n’étais pas très bien quand je suis tombée. J’ai abandonné l’entraînement, subi des points de sutures, mais j’ai remonté la pente. Le lendemain aux entraînements, j’ai pris sur moi. J’avais mal. Alors que sur la course, c’était dans la tête. En fait je suis tombée en essayant des départs. Le revêtement glisse beaucoup. Le gravier m’a bousillé le bras. Quand je suis passée à cet endroit, j’étais encore plus vigilante pendant la course.

Vous avez décidé de garder cela secret…

Non, je n’ai rien dit, y compris à mes parents. Pendant deux jours, ils n’ont pas eu de nouvelles. C’était à moi de prendre sur moi. Quand j’ai vu mon bras, j’ai douté, je me suis dit: «ce n’est pas possible, je ne peux pas prendre le départ». Ils ont mis une heure à me recoudre. Et puis on m’a dit «t’as rien de cassé, c’est bon, ce n’est que de la chair.»

Avez-vous eu le temps de savourer votre titre avant la ligne d’arrivée?

Oui, j’ai eu le temps de souffler et peu et de me dire, c’est fait. Mais seulement à la fin du dernier tour. Ma famille est là, c’est encore plus beau. Mais j’ai bien travaillé sur le circuit. Je le connaissais par coeur. Du coup je me sentais bien. Un peu comme à la maison.

Que vous apporte Julien Absalon à l’entraînement?

Toute son expérience. C’est bénéfique. Il partage ce qu’il a vécu, il est très pro. Nous, on le regarde, on voit ce qu’il fait. Il n’est pas champion pour rien. Avant la course, tous les garçons nous ont dit un petit mot. Sur le vent, les passages glissants. Et ils nous ont donné un petit coup sur l’épaule.