JO / HANDBALLJO 2012: En attend-on un peu trop des hanballeurs français?

JO 2012: En attend-on un peu trop des hanballeurs français?

JO / HANDBALLLe sélectionneur peste contre les critiques qui touchent son groupe à la veille d'un quart de finale contre l'Espagne...
Romain Scotto, à Londres

Romain Scotto, à Londres

De notre envoyé spécial à Londres,

Après onze années passées à la tête des Bleus, Claude Onesta connaît ses classiques pour remobiliser son groupe à la veille d’un quart de finale olympique contre l’Espagne. La coupure de presse assassine placardée sur le tableau noir fait toujours son petit effet quand certains sont nommément mis en cause. Alors le sélectionneur des Bleus l’a ressorti récemment, espérant tirer profit de critiques jugées fumeuses. «Si je dois faire l’analyse de notre parcours jusque-là, je dirais qu’il n’est pas idéal. Mais si on rêve d’idéal, on est souvent déçu», peste Onesta, particulièrement agacé par l’intransigeance des médias vis-à-vis de ses joueurs.

Malgré une défaite face à l’Islande et des prestations pas toujours abouties, il évoque un parcours cohérent compte tenu de l’objectif des Bleus. Ils sont ici pour défendre un titre olympique et non viser une bonne note artistique. «On attend tellement de nous qu’on finira toujours par décevoir. C’est toujours imparfait, il faut qu’il y ait une tâche, un malaise, des conflits larvés. Toujours ces fantômes qui rôdent», s’agace le sélectionneur.

«Il faudrait qu’on soit des Dieux vivants»

Depuis les Jeux de Pékin, jamais la France n’a battu l’Espagne en match officiel. Et dans l’équipe, tout le monde s’accorde à dire qu’elle a déjà été mieux armée pour aborder son quart. Le capitaine Jérôme Fernandez reconnaît que «des joueurs sont parfois en dedans». Mais ce n’est pas pour autant que les Experts sont au bord de l’implosion. «On nous reproche aussi d’avoir une équipe vieillissante, observe Cédric Sorhaindo. Pourtant avec les vieux, on a une certaine sérénité. Et puis quelqu’un comme Didier (Dinard) domine son sujet.» Par rapport aux compétitions précédentes, il manquerait aussi aux Experts un peu d’âme collective, à retrouver au plus vite face à l’Espagne.

C’est cela qui fait dire à Claude Onesta que les Bleus ne sont plus aussi dominateurs qu’avant. Après des années passées à écraser la concurrence, il n’est plus possible de toucher au sublime. «Ce qu’on attend de nous, on ne l’attend d’aucun autre athlète. N’oublions pas que ce qu’on a fait relevait de l’exceptionnel. Il n’y a qu’Usain Bolt qui est capable de dominer du début à la fin. Ce qui est demandé est excessif. Il faudrait qu’on soit des Dieux vivants.» A priori, les Experts ne le sont pas. S’il fallait leur trouver un nouveau surnom en fin de compétition, ce ne sera donc pas celui-là.