CYCLISMETour de France: Pourquoi Bradley Wiggins ne se dopera jamais

Tour de France: Pourquoi Bradley Wiggins ne se dopera jamais

CYCLISMELe maillot jaune du Tour de France explique dans une tribune au «Guardian», pourquoi il ne prendra jamais le risque de se doper...
Bradley Wiggins le 11 juillet 2012
Bradley Wiggins le 11 juillet 2012 - S.MAHE/REUTERS
A.D

A.D

Voilà plusieurs années que Bradley Wiggins rongeait son frein. Le Britannique patientait et désespérait de voir son heure arriver. Actuel leader du Tour de France, il semble plus que jamais favori pour ramener le maillot jaune à Paris et remporter son premier grand Tour. Obligatoirement, cette situation interroge les observateurs. Même s’il la comprend, cette suspicion perpétuelle irrite Bradley Wiggins: «Les insinuations m’insupportent, je pense que les gens devraient regarder mon passé, les choses que j’ai dites concernant l’affaire Puerto sur le Tour 2006, le contrôle positif de Floyd Landis, et le choc lorsque Cristian Moreni a été pris pour dopage chez Cofidis», lance le leader de l'équipe Sky. A l’époque, Wiggins était coéquipier de l’Italien dans l’équipe française. Il avait été particulièrement choqué par cette nouvelle, au point de jeter son maillot dans une poubelle d’un petit aéroport pour ne pas être associé à l'affaire.

«En Grande-Bretagne, il est impossible de voir un coureur comme Richard Virenque tricher puis devenir ensuite un héros national»
«Nous avons maintenant une idée de ce qu’il se passait dans le sport à l’époque. Je n’ai pas peur de parler du dopage car il m’a directement touché moi et ma famille. Je gagnais moins d’argent parce que les gens qui me battaient étaient dopés. C’était très difficile. Les choses vont beaucoup mieux aujourd’hui.» Souvent devancé au classement par des tricheurs, Bradley Wiggins se réjouit de retrouver aujourd’hui un sport en mutation. Avec les tests sanguins et le passeport biologique, il est devenu compliqué de se doper sans être pris. Ce qui donne raison au Britannique, heureux d’avoir toujours conservé sa morale. «Les raisons pour lesquelles je ne me doperai jamais n’ont pas bougé. Pour ma famille, la vie que j’ai construite et la peur constante de se faire prendre, je ne consommerais jamais cette drogue. En Grande-Bretagne, le rapport avec cette tricherie est totalement opposé à ce que l’on peut voir en en Italie ou en France, où un coureur comme Richard Virenque peut se doper, être suspendu, et revenir pour devenir un héros national.»
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«Nous avons maintenant une idée de ce qu’il se passait dans le sport à l’époque. Je n’ai pas peur de parler du dopage car il m’a directement touché moi et ma famille. Je gagnais moins d’argent parce que les gens qui me battaient étaient dopés. C’était très difficile. Les choses vont beaucoup mieux aujourd’hui.» Souvent devancé au classement par des tricheurs, Bradley Wiggins se réjouit de retrouver aujourd’hui un sport en mutation. Avec les tests sanguins et le passeport biologique, il est devenu compliqué de se doper sans être pris. Ce qui donne raison au Britannique, heureux d’avoir toujours conservé sa morale. «Les raisons pour lesquelles je ne me doperai jamais n’ont pas bougé. Pour ma famille, la vie que j’ai construite et la peur constante de se faire prendre, je ne consommerais jamais cette drogue. En Grande-Bretagne, le rapport avec cette tricherie est totalement opposé à ce que l’on peut voir en en Italie ou en France, où un coureur comme Richard Virenque peut se doper, être suspendu, et revenir pour devenir un héros national.»
«Le dopage ne vaut pas la peine de tout perdre»
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«Le dopage ne vaut pas la peine de tout perdre»

Bradley Wiggins a grandi en Grande-Bretagne avec les valeurs olympiques. Un sport propre, le plaisir de se dépasser et d’aller au bout de soi-même. En cas de dopage, il pourrait perdre davantage que ses titres mondiaux ou ses médailles olympiques. «Si je me dopais, je pourrais potentiellement tout perdre. La liste est longue: ma réputation, mon gagne-pain, mon mariage, ma famille, ma maison.» L’ancien pistard a tellement travaillé pour en arriver là qu’il ne prendra jamais le risque de tout gâcher. Ce n’est que du sport, comme il le dit si bien. «Le dopage n’en vaut tout simplement pas la peine. Nous ne parlons que de sport. Gagner le Tour de France à tout prix ne vaut pas le risque de perdre tout cela. Ce que j’aime, c’est faire de mon mieux et travailler dur. Si je sens que je dois prendre des médicaments, j’arrêterai demain. J’irai faire du vélo au club, rouler jusqu’au café le dimanche et travailler à Tesco [une chaîne de supermarchés] pour remplir les rayons.»

La tribune complète à lire sur le Guardian