De notre envoyé spécial à Kiev (Ukraine),

Spécialiste des bons mots, on attendait de Michel Platini qu’il tombe avec délicatesse sur les joueurs de l’équipe de France et en particulier Samir Nasri. Mais il n’en fut rien. Peut-être que le président de l’UEFA, présent en conférence de presse samedi matin, ne voulait pas tirer sur l’ambulance, mais il a en tout cas largement défendu le milieu de Manchester City: «Si on m’avait suspendu à chaque fois que j’avais insulté un journaliste, je n’aurais pas beaucoup joué avec l’équipe de France, a-t-il ironisé avant de redevenir plus sérieux. Il mérite quelque chose, mais deux ans de suspension, ce serait ridicule et honteux.»

De même, «Platoche» n’a pas trop critiqué le niveau de jeu de l’équipe de France. «Elle est à son niveau en quart de finale, estime l’ancien numéro dix des Bleus. Je ne crois pas que les joueurs soient mauvais, cette équipe a du potentiel. Malheureusement elle est tombée contre une très belle équipe d’Espagne. Elle a progressé par rapport à 2010, où elle était aussi à son niveau.»

Sur la question de l’avenir de Laurent Blanc à la tête de l'équipe de France, le président de l’UEFA est en revanche resté très énigmatique, sans doute à cause de son devoir de réserve. «Je ne vais pas m’en mêler… Je ne sais pas si Blanc part, mais s’il part c’est dommage parce qu’il avait dit lui-même qu’il voulait être sélectionneur pour 2012 et 2014.» Et son remplaçant, le cas échéant? «Le président de la fédération choisira le meilleur sélectionneur possible. Didier Deschamps connaît très bien la maison, il ferait un bon sélectionneur comme d’autres. J’avais mes idées en 2004, en 2008, et le choix est toujours resté celui du président. On peut avoir son chouchou… mais en 2004 j’avais souhaité Tigana, et le président avait choisi Domenech.»