Stage UNFP: Abdellah Kharbouchi «Participer à ce stage n'est pas une honte»
FOOTBALL•Comme chaque année, 25 joueurs au chômage participent au stage organisé par l'UNFP dans l'espoir de retrouver un club...Anthony Davière
Bien loin de l’équipe de France, des inquiétudes concernant l’avenir du sélectionneur ou encore des règlements de compte de Samir Nasri, il existe un autre football. Un autre monde où des oubliés s’accrochent pour exister et poursuivre une carrière pour le moment écrite en pointillés. Depuis lundi dernier, une vingtaine de joueurs s’est retrouvée au stage UNFP de mi-saison. Des professionnels au chômage en quête d’un nouveau challenge, venus se préparer physiquement et mentalement pour répondre à toute proposition sportive. On compte parmi eux notamment quelques noms connus de la Ligue 1 ou de la Ligue 2, comme par exemple Michaël Isabey, Yves Deroff ou encore Rudy Riou.
«Entre inquiétude et motivation»
En choisissant de participer à ces stages, les joueurs viennent avant tout pour retrouver l’ambiance d’un vestiaire, d’un club. Profiter des infrastructures et s’entraîner avec des professionnels pour garder la forme. «Depuis le début, tous sont très motivés, très volontaires. Les garçons sont un peu inquiets mais tous veulent retrouver un club au plus vite», confie l’entraîneur, Pascal Janin. Cette année, l’intersaison est un peu particulière avec l’Euro qui se dispute actuellement en Ukraine et en Pologne. «Lors des grandes compétitions, les clubs bougent moins. Ils attendent souvent les premiers matchs amicaux pour se manifester», poursuit le coach.
«Ne pas attendre devant le téléphone»
«Bien sûr que l’on aurait préféré trouver une équipe. Mais il ne faut pas avoir honte. Je trouve cela même plutôt courageux», analyse Abdellah Kharbouchi, joueur d’Amiens la saison passée. Parce que ce n’est pas évident de se remettre en question, de se retrouver au chômage pendant que d’autres ont repris l’entraînement avec leurs clubs respectifs. Mais pour rebondir, il faut parfois être prêt à certains sacrifices. «Ce n’est jamais simple de venir dans des stages comme celui-là, avoue Maxime Brillault, ancien pensionnaire de Vannes en National. Je suis venu avec un ami (Fabrice Levrat, ex-Laval), mais je ne suis pas sûr que serai venu tout seul.» Rien ne vaut l’odeur d’un vestiaire, les habitudes d’un groupe. Se retrouver pour discuter, se chambrer, et se tirer vers le haut. «Il vaut mieux être là qu’attendre devant le téléphone. On gamberge moins. Et puis, les clubs vont avoir besoin, il ne faut pas s’inquiéter. D’ailleurs, j’ai déjà quelques pistes», lance Maxime Brillault. Et le téléphone n’a sûrement pas fini de sonner d’ici la fin du mercato.