NBA: Le roi LeBron enfin couronné ?
BASKET•Après huit années de présence dans une ligue qu'il ne cesse d’éclabousser de son talent, l'ailier controversé de Miami LeBron James est en passe de décrocher son premier titre...Swann Borsellino
Il est 8h du soir à Miami, quelques instants avant le début du match 4 entre le Heat et le Thunder. Dans les vestiaires des Floridiens, Dwyane Wade et ses partenaires se rejoignent pour le traditionnel huddle. Pressés d’en découdre, ils ne fouleront pas le parquet avant la fin du discours de celui qui est devenu le leader naturel et incontesté de la meilleure équipe de la ligue. «C’est un match que nous devons gagner à tout prix. C’est un match 7, les gars. Ne leur laissez aucune chance. Tout dépend de nous, tout dépend de nos têtes. Nous avons les cartes entre nos mains.» Il est 8h05 du soir à Miami, et LeBron James a fini de motiver ses partenaires. Triple MVP aussi adulé que détesté, «l’Elu» court à grands pas vers le véritable objectif de sa carrière: le titre NBA.
Dans le top 10 des Américains les plus détestés en 2011
C’est le lot des grands du monde du sport. Sorte de Cristiano Ronaldo du basket-ball américain, LeBron James divise. Depuis quelques années, ceux qui l’ont pris en grippe cherchent la petite bête, un moyen crédible de critiquer ce qui se rapproche le plus de l’incritiquable. Le talon d’Achille du natif d’Akron: des échecs répétés dans la conquête du titre NBA. C’est à cela que s’accrochent ses détracteurs depuis 2003 et son arrivée dans la Ligue. Car en huit ans, LeBron James a eu l’occasion de prouver à tout le monde qu’il est le meilleur joueur de sa génération. Une aptitude à dominer, un jeu très complet, amenant des comparaisons avec les grands Oscar Robertson et Magic Johnson, et des statistiques éloquentes. En carrière, LeBron James, c’est 27,6 points de moyenne, 6,9 passes, 7 rebonds et une place dans le top 10 des personnalités les plus détestées aux Etats-Unis en 2011, aux côtés de Tiger Woods et Paris Hilton. Mais pourquoi?
Pression et marijuana
Evidemment, le talent énerve, mais il n’y a pas que ça. Car LeBron James, est une véritable marque, et ce depuis son plus jeune âge. Suivi par les «scouts» et les journalistes alors qu’il n’avait pas encore le moindre poil au menton, le gamin d’Akron était considéré -et se considérait lui-même- comme « l’Elu». Une arrogance qu’il regrette aujourd’hui, au même titre que la pression extérieure, qui l’a poussé à la consommation de marijuana au lycée. «J’étais arrogant, à m’appeler l’Elu. J’aurais dû la fermer. Mais j’étais adolescent, et il y avait beaucoup d’effervescence autour de mon cas», se rappelle-t-il. Aujourd’hui, le premier afro-américain à avoir fait la couverture de Vogue est plus proche de la calvitie mais continue d’enfiler les records comme des perles. Pour sa troisième finale NBA (il en a perdu deux, en 2007 et 2011), LeBron James a rendez-vous avec l’histoire. Jeudi soir à Miami, à 21h heure locale, le rituel sera le même, mais la fin de soirée pourrait être différente.