L'Occitanie voit du pays

Impossible n'est pas occitan. Une semaine après avoir fini une Coupe du monde au Kurdistan irakien à la cinquième place, la « Seleccion » enchaîne sur un championnat d'Europe en Saxe, à l'est de l'Allemagne. « On veut remporter le titre, assène Nicolas Desachy. Lors de la première édition, en 2008 en Suisse Romanche, on avait perdu en quart contre le Sud-Tyrol, futur vainqueur. » Chef d'entreprise toulousain de 30 ans, Desachy préside l'AOF (Associacion Occitana de Fotbòl). Il officie aussi comme attaquant au sein d'une sélection composée pour moitié de joueurs de DH (sixième division) en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Tous sont unis par leur amour de la culture occitane. Loin de toute revendication politique, assure le dirigeant-joueur. « Pour nous, l'Europeada est la compétition la plus intéressante, note l'attaquant d'Aubiet (Gers). A la Viva World Cup, qui rassemble les Etats non reconnus, il y avait neuf équipes. A l'Europeada, il y en a 20, représentantes de minorités linguistiques. L'accent est davantage mis sur la culture que sur la politique. »

Joueurs et donateurs
La délégation d'une vingtaine de personnes a été remaniée à 50 % entre les deux épreuves. Ces amateurs doivent en effet poser des congés, lorsqu'ils ne sont pas étudiants ou à leur compte. Mais aussi mettre la main à la poche… « Chaque déplacement coûte une dizaine de milliers d'euros, précise Desachy. Nous avons des partenaires, mais les joueurs s'acquittent d'une partie de la somme. » Si l'épopée occitane peut leur coûter de l'argent, elle fabrique aussi des souvenirs. « Certains clients et amis m'ont demandé ce que je foutais au Kurdistan irakien, s'amuse Desachy. Mais tout était très bien organisé et sécurisé par l'armée, avec des hôtels cinq étoiles et des pelouses dignes du Stadium de Toulouse… » W