FOOTBALLEuro2012: Et si l'Espagne était encore plus forte?

Euro2012: Et si l'Espagne était encore plus forte?

FOOTBALLAvant d'affronter la Croatie, le tenant du titre dispose de quelques arguments pour se succéder à lui-même...
L'Espagnol Andres Iniesta contre l'Irlande, le 14 juin 2012 à  Gdansk.
L'Espagnol Andres Iniesta contre l'Irlande, le 14 juin 2012 à  Gdansk. - G.Bouys / AFP
Alexandre Pedro

Alexandre Pedro

De notre envoyé spécial à Gdansk,

«Personne ne peut les arrêter. Ils viennent d’une autre planète!» Désolé de contredire Richard Dunne, mais les Espagnols appartiennent bien à l’espèce humaine. Tout comme le défenseur irlandais, sans doute traumatisé après le 4-0 encaissé jeudi dernier. Certes, Dunne et copains n’ont rien d’un test infaillible. Ce bémol émis, la Roja a envoyé un message limpide pour la suite de cet Euro. Ses cadres pètent le feu, son banc déborde de solutions et Fernando Torres a repris sa relation intime avec les filets adverses. Le tenant du titre a encore faim et compte bien le démontrer contre la Croatie (lundi 20h45 à Gdansk). Voici quatre raisons de miser quelques eurobonds sur l’Espagne.

Quand Xavi et Iniesta vont…
Vicente Del Bosque peut dormir sur ses deux oreilles. Et 40 millions de supporters imiter leur sélectionneur. Pour deux joueurs annoncés au bout du rouleau, les deux Barcelonais tiennent une forme plutôt éclatante. Et comme au Barça, on sait que le duo fait un peu office de cœur et de cerveau pour leur sélection. Meilleur Espagnol lors des deux premiers matchs, Andres Iniesta avoue lui-même «ne pas être loin de la forme de sa vie». Xavi laisse lui parler les chiffres et affiche plus de 85% de passes réussites, contre l’Italie et l’Irlande. Les Croates risquent de ne pas beaucoup voir le ballon.

La Couronne a encore quelques joyaux en réserve
Quand il affirme «avoir un groupe de 23 joueurs où tout le monde est susceptible de rentrer», Del Bosque ne sort pas seulement le lieu commun préféré des sélectionneurs. A la différence de son économie, l’Espagne n’a jamais été aussi riche. «Le groupe actuel a plus de talent qu’en 2008 et 2010, avance même Ivan Orio, journaliste pour El Correo de Bilbao. Des joueurs comme Silva, Llorente, Mata ou Navas ont deux ans de plus et sont beaucoup plus forts.» Des quatre garçons cités, seul Silva a une place de titulaire réservée. Les autres offrent une alternative en cours de match, si jamais les événements devaient mal tourner. Llorente apporte sa taille, Mata peut débloquer une situation avec son pied gauche et Navas déborde de créativité sur son côté droit. «Contre l’Italie, sa rentrée a été déterminante. Elle a amené de la vitesse et a perturbé les défenseurs», observe Jean-Alain Boumsong, consultant pour BeIN Sport pendant la compétition.

Torres comme un neuf
Qu’il parait déjà loin, ce débat sur la présence (ou non) d’une pointe dans le dispositif de Del Bosque. Un doublé contre l’Irlande plus tard, Fernando Torres est redevenu autre chose qu’un sujet de scepticisme et de moquerie. L’âme en peine de Chelsea a même relégué Cesc Fabregas sur le banc. Jean-Alain Boumsong plaide la cause de «El Nino». «Il donne de la profondeur au jeu et permet à ces milieux de combiner avec lui. Après la mauvaise période qu’il vient de traverser, il faut qu’il enchaîne les matchs.» Ca tombe bien, Bel Bosque a le même avis que l’ancien défenseur des Bleus.

L’arrogance reste au vestiaire
«L’histoire n’a jamais fait gagner un tournoi. L’humilité si.» Cet appel à la modestie ne sort pas de la bouche de Xavi, Inesta ou Del Bosque, mais d’un créatif chargé par un équipementier de trouver le slogan de la Roja . L’époque n’est plus à envoyer Zidane à la retraite avant un match de Coupe du monde. L’Espagne sait qu’elle est belle, mais évite de le crier sur les toits. Xavi résume cet état d’esprit. «Nous sommes favoris et nous savons qu’on peut entrer dans l’histoire (NDLR : avec le triplé Euro-Mondial-Euro). Mais on sait, qu’il n’y a que le travail et l’humilité qui nous permettrons de réussir.» Comme dans la pub.