Roland-Garros: Sara Errani, l'invitée surprise

Roland-Garros: Sara Errani, l'invitée surprise

TENNISVictorieuse de Samantha Stosur en demie, la 24e joueuse mondiale disputera sa première finale en Grand Chelem...
Romain Scotto

Romain Scotto

A Roland-Garros, tout le monde se presse autour de «la Errani». L’Italienne de 25 ans n’aurait pas misé un euro sur sa présence en finale au début du tournoi. Mais à forcer de faire tomber les têtes de série (Ivanovic, Kuznetsova, Kerber, Stosur), la joueuse au format de poche (1,64m) s’est ouvert la route d’une finale en Grand Chelem.

Elle suit la trace de Schiavone. Le drapeau italien flottera donc une année supplémentaire au dessus du Central, en l’honneur des finalistes du tournoi. Depuis 2010, l’Italie joue toujours la victoire dans le tableau féminin. Francesca Schiavone, victorieuse il y a deux ans, avait été battu l’année dernière par Na Li en finale. Errani ne nie pas que les exploits de sa compatriote lui ont donné quelques idées. «Oui, cela m’a motivé. Je me souviens très, très bien de sa victoire. C'est une inspiration mais je ne pense pas à cela quand je joue. Ce que je veux, c’est réussir.»

Elle a changé de raquette. Un centimètre en plus au bout du manche, ça vous change une joueuse. En début d’année, la Transalpine a osé casser son contrat avec Wilson pour passer chez Babolat. Dans l’affaire, elle a perdu 30.000 euros mais gagné en puissance grâce à son nouveau matériel. «Ça aide énormément sur les retours et au service, surtout quand on est petite», avance Mary Pierce, qui avait également opté pour un changement de raquette durant sa carrière.

Elle joue le tennis de sa vie. En début de tournoi, personne n’aurait parié sur la présence d’Errani en finale. Pas même «la Sara» elle-même. «Je n'avais jamais pensé à cela. C'est incroyable pour moi, je ne m'y attendais absolument pas.» Assurée d’entrer dans le top 10 la semaine prochaine, elle étonne aussi son capitaine de Fed Cup, Corrado Barazzutti, qui met en avant «ses amortis et sa grande capacité à changer de rythme.» Pour que le bulletin technique soit parfait, il faudrait qu’elle gomme un point faible: son service.

Elle peut viser le doublé. En plus d’être qualifiée pour la finale du simple, l’Italienne vise encore la victoire dans le tournoi de double. Avec sa compatriote Roberta Vinci, elle disputera la finale vendredi sur le Lenglen. Jamais, depuis 2003, une joueuse n’avait été si loin dans les deux tableaux. Kim Clijsters avait alors gagné le double et perdu la finale du simple. Le dernier doublé date lui de 2000. La lauréate s’appelait Mary Pierce.