Et le mur bleu tint bon. Après cinq minutes de défense à quelques centimètres de sa ligne et un essai justement refusé à Wesley Fofana («il lui manquait 2 mm», regrette son capitaine Aurélien Rougerie), le Leinster arrache la balle sur une ultime faute des avants clermontois. La «Yellow Army» n’ira pas envahir les rues de Londres, lieu de la finale de la H-Cup. Venus à vingt mille à Bordeaux pour encourager Clermont dans sa quête d’une première finale européenne, les supporters auvergnats rentreront dans le Puy-de-Dôme avec un sentiment d’impuissance.

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Le même qui a fait bouillir les crânes de leurs protégés sur la pelouse du stade Chaban-Delmas. Champions d’Europe en titre, les Irlandais du Leinster ont étalé leur expérience de ces rencontres, eux qui disputeront leur troisième finale continentale en quatre ans contre leurs compatriotes de l’Ulster le 19 mai à Twickenham.

Rougerie: «Ils ont pris l’ascendant»

«Ca a été vraiment dur du début jusqu’à la fin, on peut être fiers de cette victoire, sourit Joe Schmidt, l’entraîneur de la province irlandaise, adjoint de Vern Cotter en Auvergne durant trois saisons. On a bien débuté la seconde période en marquant ce bel essai.» Ballotés à la pause (12-6), les Irlandais ont immédiatement marqué leur territoire quelques secondes après la reprise en allant dans l’en-but clermontois par l’intermédiaire de leur pilier Healy (12-13).

«Ils ont alors pris l’ascendant physique et psychologique, analyse le capitaine clermontois. Avec le vent, ça a été difficile de remonter tous les ballons de 80 mètres.» Longtemps, on a cru les Clermontois incapables de revenir porter le danger dans les vingt-deux mètres du Leinster. Jusqu’à cette ultime série de picks and go devant la ligne d'en-but irlandaise qui fit naître dans la gorge des milliers d’Auvergnats une clameur à même de faire trembler les plus imposants volcans. Mais pas cette équipe du Leinster.