Liège-Bastogne-Liège: Voeckler est tenu à l'oeil
CYCLISME•L e Français fait partie des outsiders...© 2012 AFP
A 32 ans, Thomas Voeckler a grandi pour s'inscrire dimanche parmi les hommes à battre dans Liège-Bastogne-Liège, la «Doyenne» des classiques et l'une des plus réputées à cause de son parcours exigeant de 257,5 kilomètres. Vainqueur de la Flèche Brabançonne puis cinquième de l'Amstel Gold Race, le leader d'Europcar a su se faire respecter par le peloton. Le champion de Belgique Philippe Gilbert, dont le retour en forme le désigne parmi les favoris de la «Doyenne», l'a cité comme l'un des hommes à battre: «Il ne faut pas le lâcher !»
Le Wallon connaît bien Voeckler et sa façon de courir, offensive, beaucoup plus rarement conforme à la stratégie habituelle des leaders qui consiste à faire rouler ses équipiers derrière une échappée avant de porter l'estocade.vIl n'assume jamais le travail avec son équipe mais il trouve toujours la faille", a expliqué le champion de Belgique, vendredi, au moment d'évoquer ses adversaires. «C'est un très bon coureur. Il fait souvent des coups remarquables. Il faudra le tenir à l'», a conclu Gilbert, décidé pour sa part à tout donner dans une course qu'il a survolée l'année passée jusqu'à l'arrivée jugée à Ans, sur les hauteurs de Liège: «Je suis moins bien physiquement qu'en 2011. Je peux jouer la gagne mais je ne dois pas commettre d'erreur. Il faut que je coure très juste.»
Voeckler, sagement, a fait l'impasse sur la Flèche Wallonne, mercredi, pour retrouver de la fraîcheur après avoir enchaîné les courses en avril (Tour des Flandres, Circuit de la Sarthe, Flèche Brabançonne, GP de Denain, Amstel Gold Race). Le Vendéen d'adoption est rentré chez lui avec femme et enfants (Maé, Lila). Il a cherché à récupérer avant de revenir jeudi en Wallonie pour reconnaître le final de la «Doyenne», inchangé avec deux côtes sélectives (La Roche aux Faucons, Saint-Nicolas) dans les 20 derniers kilomètres.
Après sa performance des Pays-Bas, la meilleure place de sa carrière dans les classiques ardennaises, le héros du Tour 2011 (dix jours en maillot jaune) affiche une confiance raisonnable: «Il n'y a pas de raison que la condition s'en aille en une semaine même si on n'est jamais à l'abri d'un jour-sans.» «A priori, le parcours de Liège me convient encore plus que celui de l'Amstel. A priori...», a-t-il reconnu tout en rappelant qu'il n'avait terminé qu'une fois dans les dix premiers (10e en 2010). Mais, le contexte a changé ces dernières années au profit de l'ex-champion de France, capable de rivaliser physiquement avec ses adversaires.
Car la «Doyenne» s'adresse avant tout aux hommes forts, aux coureurs aptes à encaisser la répétition des efforts dans les vallées profondes des Ardennes. Surtout si le jeu d'équipe s'en mêle. Dans ce cas, les hommes de Katusha (J. Rodriguez, Freire, Moreno), d'Astana (Gasparotto, Kiserlovski, M. Iglinskiy) pourraient contrarier les plans de Gilbert ou de ses adversaires moins bien entourés (S. Sanchez, Cunego, Valverde, Nibali, Gerrans).