Coupe Davis: Pourquoi le double peut être une affaire assez simple?
TENNIS•Les spécialistes du double n'ont pas toujours le dernier mot face à deux joueurs de simple. Démonstration avant le quart de finale France-Etats-Unis...A.P.
En Coupe Davis, le point du double vaut toujours de l’or. Le quart de finale entre la France et les Etats-Unis à Monte-Carlo ne risque pas d’échapper à la règle alors que les deux équipes en sont à 1-1 après les deux premiers simples. Mais pour le gagner, les stratégies divergent. Un capitaine peut associer deux bons joueurs de simple et voir si la mayonnaise prend ou plutôt faire confiance aux spécialistes. Ces binômes qui raflent les titres et les gains tout au long de saison dans une discipline délaissée par les patrons du circuit. Jim Courier a opté pour la seconde méthode avec les jumeaux Mike et Bob Bryan pour affronter samedi la paire composée de Michael Llodra et Julien Benneteau.
Logique, les deux diplômés de Stanford (auteurs d’un disque rock entre deux avions) sont les numéros un mondiaux de la spécialité et facturent 11 titres du Grand-Chelem. Mais l’histoire de la Coupe Davis rappelle que les transfuges du simple ont souvent leur mot à dire. Guy Forget le sait très bien. Lors de la finale de 1991, le capitaine des Bleus associé à Henri Leconte avait donné une leçon de tennis au duo Flach-Seguso, les Bryan de l’époque. «Intrinsèquement je suis persuadé que deux bons joueurs de simple associés battront toujours les spécialistes», assure Julien Boutter vainqueur de quatre tournois en double en marge de sa carrière en solo.
Les Bryan, l’exception qui confirment la règle
Tout le monde sauf… «les frères Bryan», s’empresse d’ajouter le directeur du Tournoi ATP de Moselle. «Ils sont frères, jouent ensemble depuis 18 ans et il y un gaucher et un droitier. Tout ce qu’il faut.» Et à la différence d’autres trentenaires sans passé ni avenir en simple, les frangins de 33 ans auraient pu prétendre à une belle petite carrière chacun de leur côté. «Ils avaient facilement le niveau pour évoluer dans les 50 premiers», juge Boutter. «Bob est un très bon joueur qui aurait pu faire une très bonne carrière, précise Michael Llodra. Je l’ai déjà vu taper Tim Henman sur gazon. Il a préféré devenir numéro un mondial avec son frère. Les résultats lui ont donné raison.»
Les Bryan auront-ils raison du Parisien et de Julien Benneteau? La logique du classement le voudrait (même si Llodra pointe quand-même au 6e rang mondial), la surface moins. «Les Bryan sont prenables sur terre battue, annonce Boutter. Ils débarquent des Etats-Unis sans entraînement sur cette surface. Je vois bien Mika et Julien en profiter.» Et rappeler par l’occasion que le double est une affaire assez simple.