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Alain Bernard: «J’arrive à lever un peu le pied, c’est rare»
INTERVIEW•Le champion olympique du 100m tentera de se qualifier pour les Jeux de Londres, en finale jeudi soir...Propos recueillis par Romain Scotto, à Dunkerque
Comme tout le monde, le champion olympique en titre du 100m n’a pas de passe droit. S’il veut défendre son titre l’été prochain à Londres, il doit nécessairement finir à l’une des deux premières places de la finale, jeudi soir, dans la piscine de Dunkerque et réaliser les minima. Seulement une meute de sept sprinters (Agnel, Lefert, Bousquet, Leveaux, Gilot, Mallet et Metella) vise le même type de contrat…
Dans quel état d’esprit allez-vous aborder cette finale?
Ça commence à accélérer, à remuer. Tout le monde s’exprime un peu plus à chaque course. Le plus important, c’était de passer les tours pour arriver en finale. Ce sera une belle bagarre. Jusque-là, le chrono me satisfait.
On vous sent en contrôle depuis le début…
Je ne suis pas vraiment dans le dur. J’arrive à lever un petit peu le pied et en faisant ces chronos, c’est très rare. Sur la fin, j’ai encore des choses à grappiller. Mais tout dépend de mon premier 50m. Il faudrait que je trouve l’équilibre entre mon temps de la série et celui de la demie pour que je sois plus fluide dans la nage. Ce sera plus facile comme ça.
Le fait d’en avoir encore sous le pied doit vous rassurer?
Entre en avoir sous le pied et faire ce qu’on souhaite, il y a un monde d’écart. Mais ça fait quand même du bien au moral. Je reste prudent et vigilent parce qu’il y a des clients et des concurrents sérieux. Tout le monde veut sa place aux Jeux. Moi aussi je la veux. Voilà. Il y a deux places en finale, il faut être le meilleur, c’est tout.
Comment envisagez-vous cette finale?
Dense et relevée. Ceux qui seront devant sont ceux qui arriveront le mieux à s’exprimer. Sinon, je suis déçu pour Boris (Steimetz) qui ne s’est pas qualifié. C’est mon partenaire depuis trois ans. Malheureusement, il n’est pas récompensé. Sans lui, je ne serais pas là aujourd’hui.
L’expérience de l’année passée doit vous servir (il avait loupé la qualif pour les Mondiaux sur 100m)?
Ah oui. Mais pas seulement celle de l’an passé. L’expérience de toutes les autres années. J’essaye vraiment de m’en servir. L’année dernière, il m’a manqué un peu de fraîcheur mentale. Il n’y avait plus d’instinct, plus de plaisir. Cette année, j’ai pris le temps de faire des compétitions à des dates clé. C’est compliqué de devenir champion olympique. De rester au meilleur niveau l’est encore plus. Je ne m’en doutais pas à l’époque. Ça a été compliqué à gérer dans certaines phases.
On vous sent quand même très impatient de replonger pour cette finale…
Le temps va être très long. Je me rends compte que je suis mieux dans l’eau que sur terre. Dès que je me mets à l’eau, je me dis, «oh! Qu’est ce qu’on y est bien.»