Camille Lacourt: «A Marseille, on n’est pas des salopards»
INTERVIEW•Le nageur marseillais, champion de France du 100m dos et qualifié pour les Jeux tient à rétablir quelques vérités...Propos recueillis par Romain Scotto, à Dunkerque
Cela faisait peu de doutes, mais le billet pour les Jeux est enfin dans son maillot de bain. Camille Lacourt, encore mouillé à sa sortie du bassin après son titre de champion de France du 100m dos, a souhaité réagir aux accusations de certains adversaires, critiquant l’arrogance du Cercle des nageurs de Marseille…
Le travail est fait et bien fait. Vous devez être soulagé?
Ca fait plaisir, ça enlève une sacrée épine du pied. Ça été beaucoup de pression ces deux jours. Même si je sentais que j’étais un peu plus fort que les autres, il fallait quand même toucher devant. Maintenant que c’est fait, ça fait plaisir.
Avez-vous nagé aussi vite que vous le pensiez?
Non un peu moins. J’ai travaillé très dur pour essayer d’aller plus vite que ça. Il a manqué des choses qu’on va travailler.
Vous êtes vous pleinement libéré?
Je me suis bien amusé. C’est toute la pression d’avant qui a été difficile à gérer. Je ne pensais pas qu’il y allait y avoir autant de stress avant cette course. J’étais impatient. J’étais au point mais c’était un stress assez lourd à porter dans une équipe comme Marseille. On est beaucoup à viser cette sélection.
Pensez-vous déjà au-delà de cette sélection justement?
Le contrat, c’était la sélection. Je suis content de l’avoir fait. Une autre phase de préparation s’amorce. Quelques mois sans pression négative. On va assister à cette fête que sont les Jeux. Il n’y aura plus qu’à se faire plaisir et se frotter aux meilleurs mondiaux. C’est que du bonheur.
Derrière vous Benjamin Stasiulis se qualifie. On attendait plutôt Jérémy Stravius…
Cela ne me surprend pas trop. Ben (Benjamin Stasiulis) a démontré de belles choses ces dernières semaines. J’apporte mon soutien à Jérémy. J’ai vu qu’il était pas à sa meilleure forme. Il avait des réactions qui ne lui ressemblaient pas beaucoup. Ce serait dommage qu’on fasse cette fête olympique sans lui.
Il vous avait notamment reproché de mettre la musique à fond dans le bassin d’échauffement…
A Marseille, on nous casse beaucoup de sucre sur le dos, mais on n’est pas les salopards qu’on fait croire. On respecte beaucoup notre adversaire et c’est important pour nous. Ce n’est pas agréable de lire ça quand on est dans les chambres (à l’hôtel) à attendre. C’est un tout. On n’est pas arrogants ni prétentieux. On respecte le sport et les sportifs. On n'aurait pas ces résultats si on était les connards qu'on dit qu'on est.