Jean-Marc Mormeck contre Klitschko pour entrer dans l'Histoire de France
BOXE•Le Français va tenter de remporter le championnat du monde des poids lourds ce samedi...20 Minutes avec AFP
Jean-Marc Mormeck va-t-il entrer dans l'histoire? Après seulement trois combats chez les lourds, il tentera ce samedi à Dusseldorf en Allemagne, de remporter une couronne mondiale, une première pour la France dans cette catégorie, face à l'Ukrainien Vladimir Klitchko, invaincu depuis 2004.
Le Français ne part pas favori dans cette quête d'une triple ceinture WBO-IBF-WBA puisque les plus optimistes ne lui accordent que 40% de chance pour ce combat, initialement programmé le 10 décembre dernier mais reporté quelques jours avant en raison de douleurs post-opératoires ressenties par l'Ukrainien.
Le challenger
Supérieur en taille (+17 cm) en allonge (+18 cm) et en poids (+13 kg), le cadet des frères Klitschko est également un peu plus jeune que son adversaire (35 ans contre 39).
L'Ukrainien boxera également avec un important capital confiance puisque sa dernière défaite remonte au 10 avril 2004, lorsqu'il s'inclina devant Lamon Brewster par KO technique à la 5e reprise, à Las Vegas, titre WBO des lourds en jeu.
Le colosse ukrainien, qui disputera ce samedi son 60e combat, n'a subi que trois défaites, toutes par KO. «Je sais qu'il n'aime pas les coups. Je l'ai déjà dit et je le pense: il a une mâchoire de verre», a d'ailleurs répété Mormeck lors de la conférence de presse d'avant-match lundi. «Les grands ont des problèmes avec les petits», a-t-il ajouté vendredi à l'issue de la pesée.
Une provocation verbale à laquelle le cadet des Klitschko a répondu sur un ton désabusé. «Je vais tenter de protéger ma mâchoire de verre en le mettant K.O».
Pour espérer toucher ce «fragile» menton, Mormeck devra s'approcher et casser la distance. Un exercice qui l'obligera à avoir une condition physique irréprochable.
Un physique hors norme
«A 39 ans, il a un physique extraordinaire. Il peut courir aux alentours de 15 kilomètres par heure ce qui n'est pas commun pour un homme de 100 kg», avait déclaré en décembre à l'AFP, l'ancien champion d'Europe du 110 m haies, Stéphane Caristan, devenu son préparateur physique. «On a beaucoup travaillé la puissance de ses membres inférieurs et sa capacité à enchaîner les efforts malgré un coeur qui bat à 160/180 pulsations minutes et quelques fois plus vite», avait-il ajouté.
Sur le plan pugilistique, le Français a utilisé dans un premier temps les conseils de Kevin Rooney, conseiller de Mike Tyson lors de la meilleure période du boxeur, entre 1985 et 1990. Depuis, le Français a créé la surprise en s'entourant de l'entraîneur bulgare Tsanko Dobrekov, «qui m'a fait travailler les méthodes de l'Est qui ont formé les Klitschko», a expliqué Mormeck.
«Il me fait comprendre la culture de l'Est, leur manière de réfléchir. Après la stratégie US toute en style, en shadow boxing, boxe mains basses si on veut. Eux c'est rigide. Il faut lever les mains, taper fort... On fait du sac, on enchaîne des rounds, on passe aux haltères... c'est un parcours du combattant. S'il (Klitschko) s'attend à du Tyson, il va être surpris. de toute façon, Tyson il n'y en a qu'un. Moi je vais faire du Mormeck», a lancé l'ancien champion WBA-WBC des lourd-légers.
Reste à confirmer entre quatre cordes pour faire mieux que Lucien Rodriguez, dernier Français à avoir combattu et perdu en catégorie lourds face à Larry Holmes en 1983, alors que ses trois seuls combats dans la catégorie reine n'ont pas été époustouflants.
Dans le même temps, Klitschko gagnait largement aux points face à Haye et balayait Samuel Peter et David Chambers lors des dernières défenses de son titre. Des combats qui remontent à plus d'un an pour le Français et huit mois pour l'Ukrainien.