Julien Bonnaire: «J'ai eu une belle carrière»
RUGBY•Titulaire contre l'Irlande, le troisième ligne évoque sa fin de carrière en équipe de France...Propos recueillis par A.P. à Marcoussis
Chez les Bleus, Julien Bonnaire ne reste jamais bien longtemps remplaçant. Pour affronter l’Irlande dimanche au Stade de France, Philippe Saint-André a décidé de titulariser le Clermontois qui vit son dernier Tournoi des VI Nations. A 33 ans, Bonnaire a décidé de tourner la page bleue pour mieux se consacrer à sa famille.
Comment avez-vous accueilli l’annonce de votre titularisation?
Bien sûr, ça fait toujours plaisir, surtout qu’il ne me reste plus trop de matchs à disputer. Autant en profiter au maximum et jouer. J’étais déçu de ne pas débuter contre l’Ecosse, comme c’est toujours le cas quand on est remplaçant. Mais il faut aussi savoir être patient.
Philippe Saint-André parle de vous, Lionel Nallet et William Servat comme des «trois grognards». Mais vous serez le seul des trois à être titulaire dimanche…
Oui, mais je suis le moins vieux des trois aussi (sourire). Il y a sûrement de la déception chez eux mais je sais qu’ils sont contents malgré tout de faire partie de l’aventure. Ils apportent eux aussi au groupe même s’ils ne sont pas dans le XV de départ. Quand ils entreront sur le terrain, ils prouveront qu’on peut encore compter sur eux.
Le fait d’être le plus jeune des trois ne vous donne-t-il pas des regrets de ne pas continuer?
Non. Je suis le plus jeune mais j’ai annoncé ma retraite internationale en premier. Beaucoup de facteurs sont rentrés en compte, notamment ma famille. C’est devenu de plus en plus difficile de la laisser à la maison avec les enfants qui pleurent à la fenêtre quand je m’en vais. A un moment, il vaut mieux que la décision vienne de moi. Je pense que j’ai fait le bon choix. Au mieux, il me reste trois matchs du Tournoi. Et je suis persuadé que nous avons les moyens de le remporter.
Le Julien Bonnaire qui débutait en 2004 avec les Bleus pensait-il faire une telle carrière internationale?
Non. Au début je me disais qu’arriver à 50 sélections ça serait déjà beau. Après je disais 60, 70. Je ne pourrai pas arriver à 80 mais je signe pour 75 (il en est actuellement à 72). J’ai eu une belle carrière avec des moments difficiles dans ma vie personnelle. En 2005, ma fille est née grande prématurée pendant la tournée d’automne, en 2006 il y a eu le décès de ma mère. Ce sont toutes ces choses qui font que j’arrête. Ma femme a fait beaucoup de sacrifices depuis le début de ma dernière, je crois que c’est à mon tour de lui rendre la pareille.