RUGBYTop 14: Comme un lendemain de crise au Racing-Metro

Top 14: Comme un lendemain de crise au Racing-Metro

RUGBYLâché par ses joueurs après le départ de Sébastien Chabal, Pierre Berbizier est toujours là mais doit composer avec un nouvel organigramme...
A.P.

A.P.

Pierre Berbizier manie l’art de ne rien dire comme aucun entraîneur de Top 14. Il y a même un peu de Jean Dujardin en lui. «C'est ‘The Artist’ là?» lance-t-il après un silence gênant en conférence de presse ce mardi. «Comme ça a marché alors on peut la faire comme ça, sans paroles. Ca me va très bien.» La preuve, quand on lui demande comment Didier Retière prend ses marques comme nouvel entraîneur des avants du Racing-Metro, le manager devenu directeur général au sportif lâche des réponses pas plus longues qu’un haïku ou un tweet dans le meilleur des cas. «Je le vois bien évoluer» ou «on lui a demandé d’intégrer notre organisation et d’apporter son expérience», pour la version longue.

Dans la crise qui l’opposée à son vestiaire après le départ de Sébastien Chabal, Berbizier a sauvé sa tête mais perdu son frère, Philippe (démissionnaire), au profit de Retière. «On est dans un système professionnel, voilà tout.» Un nouveau dégagement en touche qui en dit long sur son état d’esprit actuel. Sous la pression des joueurs, son ami et président Jacky Lorenzetti, lui a demandé de prendre du recul. S’il porte toujours le survêtement à l’entraînement, «Berbiz» observe plus qu’il ne dirige, laissant Gonzalo Quesada (responsable des arrières) mener les séances. Un nouvel organigramme que l’ancien sélectionneur commente tout en détachement. Pour ne pas dire plus. «On a tout changé. Tout changé. Complètement.»

«On a la chance d’avoir un président qui nous écoute»

Et les joueurs dans toute cette histoire? Désigné pour se présenter devant la presse, le jeune Thomas Bianchin a jonglé tant bien que mal avec la patate chaude. «La situation est conforme à la nouvelle organisation présentée par Jacky Lorenzetti, avance le talonneur. On a deux entraîneurs sur le terrain mais Pierre est là pour orienter le jeu.» A entendre Mirco Bergamasco, c’est ce que désirait le groupe. «On a la chance d’avoir un président qui nous écoute et qui fait des choix», avance l’ailier italien.

Si le centre d’entraînement de la Croix de Berny ne va pas se transformer en maison du bonheur du jour au lendemain, il s’agit d’abord de sauver une place dans les six premiers, synonyme de phases finales (le Racing est actuellement 7e). «On a grillé beaucoup de jokers, on n’a plus beaucoup droit à l’erreur», prévient Thomas Bianchin. Une victoire contre Bayonne vendredi à Colombes tient déjà de l’impératif. Et Pierre Berbizier n’a pas besoin de le dire ou le mimer à ses troupes.