NBA: Jeremy Lin enflamme les New York Knicks
BASKET•Jeremy Lin, premier sino-américain à jouer en NBA, est devenu en une semaine la coqueluche de New-York....A New York, Renaud Ceccotti-Ricci
«Lincredible», «Linsanity», voire «Just Lin, Baby»… Les titres des journaux new yorkais ont retrouvé de la couleur ces derniers jours grâce aux exploits du jeune Jeremy Lin, premier Américain d’origine chinoise à évoluer en NBA. «Je n’ai jamais vu ça, ça arrive une fois dans une vie», lance dans un sourire béat son entraineur Mike d’Antony. C’est sûr qu’il peut le remercier le coach moustachu car, avec 11 défaites en 13 matches il y a encore une semaine, il était sur le point de faire ses valises. Privé de ses vedettes Carmelo Anthony et Amar’e Stoudamire, le coach new yorkais a donc fait appel à cet inconnu de 23 ans. Bien lui en a pris. Rapide comme l’éclair, dribleur habile, doté d’une impressionnante lecture du jeu, l’éternel oublié a fait parler sa technique à défaut de son physique (1,91 m): 25 points face à New Jersey, 28 face à Utah, 23 face à Washington et en apothéose une pointe à 38, à domicile, face aux Los Angeles Lakers de Kobe Bryant… De quoi faire tomber de leur chaise tous les recruteurs qui n’ont jamais cru en lui.
Etudiant à Harvard mais pas drafté
Car malgré un beau parcours à Harvard, où il permet à l’université, plutôt habituée à engranger les distinctions académiques que les trophées, de renouer avec les phases finales du championnat universitaire, Jeremy Lin n’est pas drafté à sa sortie de fac. «Je ne suis pas le plus rapide, je ne suis pas le plus grand, je ne saute pas le plus haut… Mais je connais mes qualités et elles sont difficiles à juger en quelques heures par les recruteurs», explique-t-il calmement aux journalistes qui le pressent de trouver une raison à cette explosion tardive. Comme le dit un Kobe Bryant surpassé vendredi soir au Madison Square Garden, «les qualités étaient pourtant là auparavant, il fallait juste savoir les repérer.» Repêché in-extremis en Summer League par Golden State, il ne joue pas beaucoup et est laissé libre à l’automne avant que New York ne le fasse venir pour remédier à sa pénurie de meneurs.
Après le départ de Yao Ming, il a réveillé China Town
L’explosion de Lin pourrait représenter une aubaine pour l’équipe de la Grosse Pomme. Vendredi soir, face aux Lakers, c’est toute la communauté asiatique de Chinatown, orpheline du départ en retraite du Chinois Yao Ming, qui est venue encourager son nouveau protégé. Les t-shirts à son nom s’arrachent. Au-delà de l’aspect mercantile non-négligeable tant le marché asiatique représente une part de plus en plus importante de la stratégie de développement de la NBA, Lin aura surtout transformé une équipe engluée jusqu’ici dans l’empire du milieu… de tableau. «Il nous a réveillé, on se remet à y croire», lâche d’ailleurs son coéquipier Tyson Chandler. Samedi, après le match de folie face à Kobe Bryant, Lin a à nouveau inscrit 20 points, dont le lancé franc victorieux, face à Minnesota. Il a surtout donné des idées aux autres jeunes joueurs de l’équipe puisque le rookie Iman Shumpert a lui aussi inscrit 20 points et que Landry Fields, drafté l’année où Lin est sorti de la fac, en a marqué 19.
Petit bonus vidéo, avec Jeremy Lin qui explique comment entrer à Harvard: