On n’a presque pas eu le temps d’oublier la Jeanne d’Arc de Drancy (CFA). Pour la deuxième année consécutive, les Franciliens ont atteint les 8e de finales de la Coupe de France et affrontent le Gazélec d’Ajaccio (Nationale) mercredi soir, en Corse. Son président, Alain Mélaye, nous présente un club atypique, où il s’occupe également de… la section chorale.

La JDA a des racines catholiques – «C’est vrai. A l’origine, en 1903, le club a été fondé par des prêtres pour occuper les gamins. Mais c’est aussi le cas de l’AJ Auxerre. On oublie qu’en France, le sport a commencé à percer de cette façon. Aujourd’hui on s’est adapté pour accueillir tout le monde: blacks, blancs, beurs, on respecte toutes les cultures. Dans mon bureau je n’ai pas de Christ! Dans ses statuts, le club est resté catholique, on ne tourne pas le dos à nos valeurs. L’an prochain, on fêtera les 110 ans du club. Avec la messe!»

La JDA est dans le collimateur de la FFF – «Il faut arrêter de se focaliser sur les clubs du 93, on est outrés de comment on peut nous cataloguer. L’an dernier, on a joué l’US Montagnarde en 32e de finales de la Coupe de France. Le président m’a dit qu’il avait reçu des lettres de la Fédération, comme quoi la réception de Drancy comportait des risques. A la fin du match, il a renvoyé un courrier pour attester du contraire.»

La JDA fait du social – «Les clubs manquent de moyen pour payer des éducateurs. En Seine-Saint Denis, il y a un vivier de talent incroyable. Plus il y aura de clubs, plus les jeunes seront tenus, plus ils revendiqueront. Quand j’entends qu’on veut créer un deuxième grand club à Paris… On veut faire de l’élitisme en oubliant que les petits clubs comme Drancy ont un rôle. Quel club de CFA peut se permettre d’affréter deux avions et d’emmener 350 personnes supporter son équipe?»

La JDA est déçue du tirage – «Il y avait 16 équipes, dont dix de Ligue 1 avec Paris, Marseille, Rennes… Et on tire nos amis corses à 1200 km de chez nous (rires)! Je ne vous cache pas que j’aurais préféré recevoir. Même pour eux, ce n’est pas idéal. Ce n’est pas la JA Drancy qui va remplir leur stade. Après, on va essayer d’être sérieux, et pourquoi pas passer? Si on gagne, on aimerait bien jouer une Ligue 1 à la maison. Il y a encore Marseille, Paris, Rennes… Du rêve.»