FOOTBALLCAN: la pire campagne africaine du Sénégal

CAN: la pire campagne africaine du Sénégal

FOOTBALLUn temps favori, les hommes d'Amara Traoré ont perdu trois fois...
Le Sénégal a signé sa pire campagne en Coupe d'Afrique des nations avec une troisième défaite dimanche face à la Libye (2-1), un échec cinglant qui ébranle le monde du football sénégalais et pourrait pousser son sélectionneur Amara Traoré vers la sortie.
Le Sénégal a signé sa pire campagne en Coupe d'Afrique des nations avec une troisième défaite dimanche face à la Libye (2-1), un échec cinglant qui ébranle le monde du football sénégalais et pourrait pousser son sélectionneur Amara Traoré vers la sortie. - Abdelhak Senna afp.com
© 2012 AFP

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Le Sénégal a signé sa pire campagne en Coupe d'Afrique des nations avec une troisième défaite dimanche face à la Libye (2-1), un échec cinglant qui ébranle le monde du football sénégalais et pourrait pousser son sélectionneur Amara Traoré vers la sortie. Jamais les Lions de la Téranga n'avaient enchaîné trois revers dans une CAN au premier tour. Leur statut naturel de favori, derrière la Côte d'Ivoire et le Ghana, leur excellent parcours de qualifications où ils ont été les bourreaux du Cameroun et leur capital de buteurs reconnus en Europe, n'ont rendu le fiasco que plus cruel. Perdre deux matches, passe encore. Trois, c'est trop.

Dans ces conditions, difficile d'imaginer qu'aucune tête ne tombe. Une «évaluation» ultérieure est prévue par le président de la Fédération sénégalaise (FSF), Augustin Senghor. Le ministère des Sports et la FSF ne sont pas du tout d'accord. Des voix s'élèvent contre le ministre Abdoulaye Makhtar Diop, présent à Bata mais distant de l'équipe. D'un autre côté, il peut apparaître comme celui qui avait raison avant tout le monde, lui qui n'avait guère goûté la prolongation de contrat du sélectionneur avant la CAN.

Côté FSF, laisser Moussa Sow et Papiss Cissé (officiellement dispensé d'entraînement jeudi et vendredi pour «problèmes gastriques»...) effectuer un aller-retour pour signer leurs contrats à Fenerbahçe et Newcastle n'a pas contribué à mobiliser le groupe. Mais c'est bien Amara Traoré qui se retrouve en première ligne. Il s'accroche à son fauteuil. «J'ai commencé ce projet de reconstruction il y a deux ans, l'équipe ne peut pas être subitement nulle, a-t-il lancé dimanche soir. J'ai la ferme volonté de continuer. C'est cette équipe qui fera la CAN-2013, l'erreur serait de tout casser.»

Amara Traoré lâché par ses joueurs?

Il se serait fait néanmoins une raison sur son sort, lui dont le contrat comportait une clause d'objectif, atteindre les demi-finales, selon une source proche de l'encadrement. Traoré a avoué n'avoir trouvé son système, le 4-4-2, qu'au lendemain du deuxième match. Et il reconnaissait n'avoir pas d'équipe-type avant d'arriver à la CAN... Ses joueurs ne se sont par ailleurs jamais relevés des vingt premières minutes contre la Zambie, qui menait alors 2-0 (score final: 2-1). Il n'a pas su remobiliser ses troupes, au mental étrangement friable.«Il y avait de la nervosité, de la frustration, de l'abattement, parce qu'on avait les occasions, a avancé le capitaine, Mamadou Niang. Inconsciemment les joueurs baissent les bras et font moins les efforts, c'est comme ça que le 2e but (libyen) est venu».

Un but certes anecdotique en terme d'enjeu sportif, puisque les Lions étaient déjà éliminés. Mais pas si anodin à l'heure des comptes. Cette troisième défaite matérialise en effet un manque d'envie et de solidarité. Le débat récurrent sur la faiblesse du milieu va ressurgir, et se doublera d'interrogations sur celle, inédite, de l'attaque. Comment expliquer la transparence absolue d'un Demba Ba, auteur de 15 buts en Premier League avec Newcastle? Et Sow, meilleur buteur en France la saison dernière?

Les joueurs ont-il lâché leur entraîneur? C'est ce que pense Ferdinand Coly, le coordonnateur de la sélection, en dénonçant la «désinvolture» de certains joueurs qui l'ont «abandonné», dans un entretien à l'Agence de presse sénégalaise (APS). Niang a plaidé pour la stabilité. «Ce n'est pas après un échec qu'il faut tout casser, il ne faut pas reproduire l'erreur que l'équipe de France a commise, a souligné l'ex-Marseillais. Le coach se met d'habitude devant nous pour prendre les coups, là c'est nous qui allons nous mettre devant lui». Pas sûr que ce bouclier humain suffise.