Coupe du Roi d'Espagne: un Real perturbé, un Barça méfiant
FOOTBALL•Encore un Clasico en Espagne...© 2012 AFP
Une semaine après le quart de finale aller de Coupe du Roi perdu (2-1) à Santiago-Bernabeu contre Barcelone, le Real Madrid est confronté à une tâche ardue, pour le match retour mercredi au Camp-Nou (21h00 GMT), le tout dans une ambiance très tendue au sein du club. Le Real a beau être leader en championnat avec cinq points d'avance sur son dauphin le Barça, en confrontation directe entre les deux clubs, c'est une autre histoire: en neuf matches contre les Catalans, Mourinho et les siens ont gagné une seule fois.
C'était en finale de la Coupe du Roi, la saison dernière (victoire du Real 1-0 après prolongation). Le reste du bilan se décline en trois matches nuls et cinq défaites, dont trois enregistrées cette saison. Pour autant, Mourinho se refuse à reconnaître la naissance d'un complexe d'infériorité face au Barça. «En ce moment, nous sommes leaders avec cinq points d'avance sur l'équipe qu'on dit être la meilleure du monde (...). Donc je pense que nous n'avons pas tant de problèmes que ce qu'on veut bien dire», a noté mardi «Mou».
Force est toutefois de constater que contre ce Barça, le Real n'y arrive pas. Aux difficultés sportives des Merengue face aux Blaugrana s'ajoute désormais l'ambiance délétère qui s'est abattue sur la Maison Blanche après la défaite de mercredi dernier à Santiago-Bernabeu. Sifflé par une partie du public du Bernabeu dimanche malgré la victoire en championnat contre l'Athletic Bilbao (4-1), accusé par la presse d'avoir une nouvelle fois "spéculé" au lieu de prendre des risques, Mourinho se serait selon le quotidien Marca retourné contre certains de ses joueurs. «Vous m'avez tué en zone mixte» (l'endroit où les journalistes recueillent les avis des joueurs après les matches), aurait affirmé The Special One.
C'est donc dans cette ambiance pour le moins tendue que les coéquipiers de Ronaldo ont préparé leur match retour au Barça. Une rencontre pour laquelle Mourinho est confronté à un dilemme: lâcher la bride aux siens tout en s'exposant à encaisser un autre 5-0 comme celui reçu au Camp Nou la saison dernière, ou parier de nouveau sur une attitude défensive, de manière à limiter les dégâts, tout en profitant de contres.
Une chose est sûre: si Pepe est absent mercredi, ce ne sera pas en raison de son mauvais geste à l'encontre de Messi à l'aller. Mourinho a annoncé que le défenseur, victime de problèmes musculaires à une cuisse, jouerait «s'il était bien physiquement».
Côté Barça, l'ambiance, évidemment, apparaît plus sereine. Avantagés par leur score du match aller, l'entraîneur et les joueurs ne veulent cependant pas se laisser griser. «Je me méfie du Real (...) Si nous gérons seulement le résultat (du match aller), ils nous élimineront à coup sûr. On ne peut pas jouer en fonction du tableau d'affichage. Il faudra donc refaire un très bon », a alerté Guardiola.
Restant sur ses gardes, il a pris soin d'économiser Xavi, Puyol et Fabregas, trois de ses cadres, dimanche, lors de la victoire des Catalans aux dépens de Malaga (4-1). Mercredi, c'est donc un Barça relativement frais qui recevra un Real pas au mieux et jouant à quitte ou double. Une nouvelle défaite en clasico entamerait sûrement le moral des Madrilènes et pourrait aussi avoir des conséquences sur leur parcours en Liga. De manière plus anecdotique, le Real Madrid ou le FC Barcelone peuvent prendre la tête du bilan de leurs confrontations respectives à l'occasion de ce 218e clasico de l'histoire, puisque chacune des deux équipes s'est imposée à 86 reprises lors de ces matches. L'histoire de cette longue rivalité avait commencé en 1902, le Barça battant alors le Real par 3-1 en Coupe d'Espagne.