RALLYE-RAIDEtienne Lavigne: «On fait toujours vibrer les gens»

Etienne Lavigne: «On fait toujours vibrer les gens»

RALLYE-RAIDLe patron de la course dresse le bilan de l'édition 2012...
Le patron du Dakar, Etienne Lavigne le 31 décembre 2011 à Mar Del Plata, en Argentine.
Le patron du Dakar, Etienne Lavigne le 31 décembre 2011 à Mar Del Plata, en Argentine. - P.Desmazes/AFP
Propos recueillis par Romain Scotto à Pisco (Pérou)

Propos recueillis par Romain Scotto à Pisco (Pérou)

Le grand barnum du Dakar prend fin pendant que les pilotes s’éparpillent lentement dans le centre de Lima, au Pérou. Après deux semaines de course ensablée et brûlante, il est déjà temps pour les organisateurs de dresser le bilan de cette édition mouvementée. Et de préparer les suivantes.

Quel premier bilan dressez-vous de ce 33e Dakar?

On est content parce que c’était un sacré pari. Ces deux semaines de compétitions, à travers trois pays traversés, n’étaient pas simples et on y est arrivé. C’est une vraie satisfaction. On a eu trois belles courses (autos-motos, camions). C’était un spectacle sportif de très haute qualité, avec un très beau duel dans la catégorie moto. Donc je trouve que le Dakar a été à la hauteur de ce qu’on attendait de lui à savoir une édition très relevée et le plaisir de découvrir un pays avec beaucoup de gens. 57% des gens partis de Mar Del Plata sont là. C’est un grand Dakar, dans la lignée des Paris-Le Cap.

Les pilotes l’ont trouvé plus dur que les précédents…

Les tops pilotes le disent, les amateurs aussi. C’était plus relevé en termes de difficultés. On a eu quatre étapes au Pérou qui ont tenu toutes leurs promesses en termes de paysages, de dunes, de sable. On leur en a mis plein les yeux. Ils ont la tête farcie d’images et d’émotions. Ça c’est fabuleux. On fait toujours vibrer les gens. Le Pérou a tenu ses promesses. Ça nous fait plaisir.

Cela vous incite à y revenir l’année prochaine?

On y travaille par ce que c’est un pays exceptionnel en termes de tracé. Sur 250km de spéciale on peut retenir les gens plusieurs dizaines d’heure. Avec un vrai suspense sportif, c’est intéressant pour la compétition.

Allez-vous ouvrir le Dakar à d’autres pays?

On a déjà a mis la barre haut avec trois pays. Avant d’en faire entrer un quatrième et un cinquième, on va voir. Il y a des projets. On a fait des reconnaissances au Paraguay, en Uruguay et en Bolivie notamment. Laissons retomber la pression de ce Dakar 2012 pour poser sur le papier ce qui nous ferait vibrer nous même, pour faire vibrer les autres.

A quoi ressemblera donc le prochain tracé?

Il faut qu’il soit riche et intense avec un tracé à la hauteur de la légende du Dakar. L’arrivée se fera au Chili. Ce n’est pas forcément à Santiago, mais dans la région centrale. On peut imaginer plusieurs choses puisqu’il y a Valparaiso, Vina Del Mar. Il y a des choses intéressantes à faire. Un Dakar, ça prend du temps à organiser. On va débriefer le travail des pays, les évaluations réalisées, après on préparera activement le 2013, puis le 2014. Pendant ce Dakar, on a rencontré le président de la fédération bolivienne, de la fédération chinoise. On arrive à tisser des liens avec des gens. Le Dakar fait envie. Les mecs sont admiratifs de ce qu’on fait en termes d’organisation. Ils viennent nous pomper les idées ou ont envie de travailler avec nous.

Y a-t-il des points noirs que vous allez analyser?

Il y a le drame du premier jour (la mort du motard argentin Jorge Boero). C’est un accident. Des garçons qui chutent sur le Dakar, il y en a tous les jours, malheureusement lui a fait une mauvaise chute. C’est lié à la compétition. On a aussi une pensée pour sa famille.

Que pouvez-vous dire à ceux qui ne retiendront que la mort de ce motard, qui a ouvert le Dakar?

Non, ce n’est pas ça qui a ouvert le Dakar. Le Dakar est une compétition à risque comme la course au large, ou en montagne. Les gens qui viennent avec nous le savent, ils sont préparés à cela. Informés. Et évidemment, notre rôle est d’avoir un dispositif de sécurité. On est intervenu tout au long du Dakar, là malheureusement, c’est une mauvaise chute.

En tant qu’organisateur, vous réjouissez-vous de la victoire de deux Français, Despres et Péterhansel?

Qu’ils soient Français, non. Qu’ils soient les meilleurs, oui. L’important c’est qu’on ait eu un très beau duel entre Cyril (Despres) et Marc (Coma). Exceptionnel. Après 9.000km de compétition, 14 jours de course, vous avez simplement 1’28 d’écart (sans les pénalités), ça n’existe pas ailleurs. Ça fait un très beau spectacle. Chez les autos, c’est l’expérience de Péterhansel qui a payé. C’est un grand Monsieur, un monument.