Daniel Narcisse: «Nos adversaires sont capables d'évoluer et de surprendre»
HANDBALL•L'arrière gauche des Experts, de retour après avoir manqué les championnats 2011 sur blessure, craint que les adversaires des Experts trouvent les solutions pour enfin contrer la machine bleue...Propos recueillis par Bertrand Volpilhac
Certes, les Experts ont remporté le championnat du monde en 2011. Mais l’absence de Daniel Narcisse, alors longuement blessé, avait laissé un grand vide dans l’animation offensive d’une équipe de France moins aérienne que les années précédentes. Revenu au top de sa forme, le joueur de Kiel estime que l’équipe de France a plus que jamais l’effectif pour remporter en Serbie en nouveau titre. A condition de savoir s’adapter à l’évolution des équipes adverses.
Forcément, à cet Euro, l’équipe de France va être l’équipe à battre?
Tout le monde nous attend. Déjà au mondial 2011, comme les adversaires savent que l’un de nos points forts c’est la défense, ils ont essayé de nous jouer différemment, de proposer des solutions différentes pour nous mettre en difficulté. Il faut s’attendre là encore à ce que des équipes fassent évoluer leur jeu pour nous poser des problèmes. Nous on a essaye de l’anticiper, comme une entreprise anticipe l’arrivée de la concurrence. L’équipe de France évolue, les autres équipes travaillent aussi, elles sont capables d’évoluer et de surprendre.
Cela se concrétise comment dans le travail au quotidien?
On a regardé les vidéos pour voir comment les Espagnols faisaient évoluer leur jeu. On a travaillé sur les enclenchements pour préparer ce match. On essaye d’évoluer aussi, de trouver des solutions pour battre l’adversaire. Ce qui est intéressant c’est qu’on possède un gros groupe aujourd’hui, c’est un atout car cette compétition est difficile. On pourra s’appuyer sur ça.
Cette année, sans les blessures et avec l’avènement de plusieurs jeunes, cette équipe de France donne l’impression de ne jamais avoir été aussi forte…
Oui… les anciens ont toujours été présents quand il fallait et les jeunes sont là. Xavier (Barachet, arrière droit) a été vraiment performant et régulier pendant le mondial 2011. William (Accambray, arrière droit) – même s’il n’a peut être pas fait sa meilleure compét’ – peut apporter dès à présent sa fraîcheur à l’équipe de France pour débloquer certaines situations. Cela peut-être un atout supplémentaire à un moment où il y aura un peu de casse ou des joueurs fatigués à cause du rythme de folie. Là où dans d’autres équipes, les joueurs titulaires vont peut être pêcher.
Après tant de titres, la question de la motivation se pose-t-elle encore?
On essaye toujours d’aller au bout. L’équipe de France n’aime pas perdre. Demandez à n’importe quel joueur, personne n’a envie de laisser sa part du gâteau. Ce qu’on est en train de réaliser est exceptionnel, on a envie d’aller plus loin.
Vous sembliez insatisfaits après la victoire face à la Norvège (28-24) jeudi en match de préparation. C’est un surplus d’exigence ou une vraie inquiétude de ne pas être prêt?
Face à l’Espagne (lundi à 18h15), ça va être un match d’une autre envergure. Ce qu’on a mis dans ce match contre la Norvège, ça ne va pas suffire pour battre les Espagnols. Il y a eu des bonnes séquences, mais pas sur la durée, alors que c’est ce qu’il faudra faire contre l’Espagne. On n’a pas sû le faire sur les deux matchs de préparation. L’effort à faire c’est dans la gestion des temps faibles. Mais on est un vieux groupe, on s’en est rendu compte.