Patrice Haddad: «Le PSG laisse la place à un club plus populaire»
FOOTBALL•Avant de recevoir l'OM au Stade de France, le président du Red Star évoque l'avenir de son club et son positionnement par rapport au PSG...Propos recueillis par Alexandre Pedro
Le Red Star (National) a vu les choses en grand pour son 32e de finale de Coupe de France. Samedi à 20h45, le club de Saint-Ouen accueillera l’Olympique de Marseille au Stade de France. Avec 27.000 billets déjà vendus, son président Patrice Haddad devrait atteindre la barre des 30.000 qu’il s’était fixé et voit déjà plus loin pour son club.
Pourquoi avoir décidé de recevoir l’OM au Stade de France et ses 80.000 places?
On aurait pu choisir d’affronter Marseille au stade Bauer devant nos 3.000 supporters, mais on a voulu se mettre au niveau professionnel en optant pour le Stade de France. Le défi est en passe d’être gagné, et c’est déjà pour nous une première victoire. On ne vient pas du milieu de la France pour organiser ce match au Stade de France, c’est assez naturel pour nous de jouer dans cette enceinte qui n’est qu’à cinq minutes en voiture de Saint-Ouen.
Vous n’avez pas peur d’être en minorité face aux nombreux supporters marseillais d’Ile-de-France?
Il y a une grande communauté marseillaise c’est vrai. Avec ce match, on a surtout eu envie de rappeler ce qu’a pu représenter le Red Star et prouver qu’il existe une alternative francilienne qui peut grandir.
Est-ce que cela veut dire que vous vous positionnez pour devenir ce fameux deuxième club parisien derrière le PSG?
Il n’y a pas de concept de deuxième grand club parisien, il y a juste la construction d’un club étapes par étapes. Il va falloir du temps pour cela. On respecte notre feuille de route pour l’instant. En 2008, on avait annoncé que nous serions en Ligue 2 en 2015 (NDLR: le Red Star est actuellement 18e en National). Il s’agit de structurer le club à chaque nouvelle étape. On a amélioré les équipements, on a les perspectives de développement sur un club professionnel et on a la vision d’un centre de formation, tout cela donne les clés pour réussir dans notre entreprise.
Cette réussite passe-t-elle d’abord par la formation de jeunes joueurs?
On est situé sur l’un des principaux viviers de talents en France. On doit être identifié comme un aimant de ce talent, mais pour cela il faut que ces jeunes talents s’identifient au club. Ce sentiment d’appartenance est fondamental et on doit être soutenu par un plus large public. Notre travail est de faire comprendre à ce public quel est l’ADN du Red Star.
Cet ADN est-t-elle en opposition avec ce que peut représenter le nouveau PSG?
Je trouve que c’est important qu’un grand club européen émerge dans une capitale comme Paris, ce qui n’empêche pas l’identification à une autre équipe. Dans de nombreuses capitales, il existe des clubs différents sociologiquement. Le Paris Saint-Germain permet la concurrence car il laisse la place à un club plus populaire. Comme le Red Star par exemple.
Raymond Domenech souhaiterait travailler avec une équipe francilienne. Seriez-vous prêt à collaborer avec lui?
Pour l’instant, on ne parle que de mots. Je suis très favorable à l’idée de le rencontrer. Juste dans le cadre d’une conversation, son expérience ne peut être qu’intéressante. Mais d’ici à ce qu’on travaille ensemble, la route est très longue.