Année 2011: Karim Benzema: un poids en moins, le Real et les Bleus en plus
Terminés le soupçon de nonchalance, les kilos superflus et les ...© 2011 AFP
Terminés le soupçon de nonchalance, les kilos superflus et les soucis extra sportifs: Karim Benzema a redressé son image et son jeu pour devenir en 2011 un joueur clef du Real Madrid de l'exigent José Mourinho et l'un des rares titulaires indiscutables en équipe de France.
Après un départ en fanfare de Lyon en 2009, l'attaquant de 24 ans avait connu des débuts en demi-teinte au Real, entre la concurrence de haut vol avec Gonzalo Higuain et les piques récurrentes de Mourinho à son endroit.
Blessures et méformes avaient encore obscurci son séjour madrilène, jusqu'à le priver du Mondial-2010. Et chez les Bleus, le fameux épisode de son entrée en jeu contre la Roumanie en septembre 2009 ("j'étais tellement déçu que je n'avais pas forcément envie de jouer, envie de tout donner") avait semé le trouble. Sur le thème: Benzema est-il un faux espoir?
C'est à Lyon, là où tout avait commencé pour lui, que Benzema voit un certain déclic en 2011, avec un but à Gerland en 8e de finale aller de C1. "L'année dernière, j'avais eu des problèmes physiques, et il a fallu trouver du temps de jeu, a-t-il expliqué lors de son retour dans la capitale des Gaules début novembre 2011. C'est vrai qu'à partir de ce but de Lyon, j'ai enchaîné les matches et je me suis mieux senti".
Il avait, en fait, auparavant déjà profité de la blessure au long cours de Higuain (hernie discale fin 2010) pour s'installer sur le front de l'attaque merengue et marquer 19 buts en 25 matches, toutes compétitions confondues.
Un déclic à relativiser, puisque Benzema repassera derrière l'Argentin en fin de saison et apparaîtra même comme le grand perdant de la séquence printanière des épisodes multiples du clasico face au Barça...
Mais quelque chose a changé pour le Français, qui se confirmera à l'inter-saison. Tandis que Higuain dispute la Copa America, Benzema survole la pré-saison madrilène dont il est le meilleur buteur et récolte le satisfecit de Mourinho, qui dit fin juillet: "Karim conçoit aujourd'hui le football comme je le conçois". Il n'y a pas meilleur éloge de la part d'un entraîneur aussi égotiste.
"J'ai compris que Mourinho n'attendait pas que je change mon jeu, mais il voulait plus de rage, me voir entrer comme un guerrier sur le terrain, avoir faim de la première à la dernière minute", expliquait le joueur à So Foot.
Les quelques kilos perdus cet été au cours d'une cure à Merano lui ont permis ce regain d'endurance sur un terrain. Il doit toujours composer avec Higuain, au profil plus "tueur". Et si les deux hommes se partagent les titularisations, le Français est néanmoins plus souvent aligné dans les matches importants.
Même contre le Barca, la "malédiction" semble avoir pris fin puisque, malgré la défaite (1-3), il ne lui a fallu que 25 secondes pour tromper Valdes lors du clasico le 10 décembre.
"Karim a compris que le très haut niveau, c'était beaucoup d'exigences, juge pour sa part Laurent Blanc. Il a aussi compris que l'année dernière, il n'avait peut-être pas fait le nécessaire pour arriver dans les meilleures conditions. Il n'a pas renouvelé ces erreurs cette année. Ses problèmes de poids sont réglés."
Le sélectionneur a tissé une relation de confiance avec le joueur, notamment en se permettant de faire appel à des joueurs mis en examen dans l'affaire Zahia (Ribéry et Benzema) contre l'avis de la ministre des Sports Chantal Jouanno et du président de la Fédération française (FFF), Fernand Duchaussoy.
"Là, je me suis dit: +OK, je vais me tuer pour lui+", se souvient Benzema, qui a rendu à Blanc sa confiance en étant son meilleur buteur en 13 matches avec un bilan de cinq buts et quatre passes décisives qui ont souvent débloqué la situation.
Et de fait, depuis un an et demi, l'avant-centre s'est dégagé comme l'un des deux seuls joueurs incontournables du onze français, avec le gardien Hugo Lloris à l'autre bout du terrain.