FOOTBALLPrière de ne pas déranger: le PSG s'entraîne

Prière de ne pas déranger: le PSG s'entraîne

FOOTBALLReportage au Camps des Loges où les supporters du PSG ne font qu'entrevoir Javier Pastore et ses partenaires...
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no caption - REUTERS/Benoit Tessier
Alexandre Pedro

Alexandre Pedro

Pour le supporter parisien, huis clos n’est pas une pièce où Jean-Paul Sartre pose les bases de l’existentialisme mais une triste banalité: celle des entraînements fermés au public. Comme c’est devenu la norme dans beaucoup de clubs, le PSG ouvre ses séances une fois par semaine. Souvent pour un spectacle à l’intérêt tout relatif, même pour le plus acharné des supporters. Surtout quand Antoine Kombouaré dirige ses joueurs sur le terrain le plus éloigné.

Jeudi matin au Camp des Loges, une vingtaine de courageux affrontent le froid matinal en forêt de Saint-Germain. Regroupée derrière deux rangées de barrières, la petite troupe regarde les titulaires de mercredi face à Bilbao alignée les tours de terrain à un rythme de coureurs du dimanche. «Les entraînements ouverts au public tombent toujours le lendemain des matchs, comme ça on ne voit rien», râle Christian venu «parce qu’il n’avait pas grand-chose d’autre à faire.»

«A l’époque on pouvait discuter avec Baratelli»

Une série d’étirements plus loin les Pastore, Gameiro et Bodmer regagnent déjà les vestiaires sans avoir effleuré un ballon. Reste les remplaçants de la veille dont le cinq contre cinq ne déchaînent pas les passions. «Il a peur de quoi Kombouaré? Que les mecs de Lille viennent lui piquer ses secrets pour le match de dimanche ?», ironise Didier. Venu de l’Orne «pour ramener un autographe de Nenê à mon fils», ce supporter des débuts du PSG regrette l’époque «où on pouvait discuter avec Baratelli devant sa voiture». Jeune retraité, Jean-Louis déplore mais comprend cette politique de fermeture. «Il faut se souvenir qu’on a connu des problèmes ici. Des supporters venaient juste pour foutre le bordel.»

Ce jeudi aucune voiture endommagée ou murs tagués à déplorer, Saint-Germain s’ennuie et les habituels sarcasmes sur la coupe de cheveux de Jérémy Menez sont les seules incivilités répertoriées. Pour leur première au Camps des Loges, Pierre et Andreas (15 ans) ne cachent pas leur frustration. «On est dégoûté, on ne voit rien du tout», lance Pierre. Andreas regrette déjà ses deux heures de périple depuis le Val-de-Marne. «Si c’est tous les jours comme ça, on n’est pas prêt de revenir», menace le collégien. Malheureusement pour lui et les autres, c’était un entraînement comme un autre du PSG. Près du cœur mais loin des yeux, les supporters parisiens commencent à le savoir.