Romain Grosjean pilotera en Formule 1 la saison prochaine chez Lotus
AUTO•Après ses débuts ratés en 2009, le Français se voit offrir une seconde chance en Formule 1...© 2011 AFP
Il y aura au moins deux Français à conduire une F1 en 2012. Après Charles Pic chez Marusia, Romain Grosjean a signé a signé un contrat d’une saison (avec une autre en option) avec l’écurie Lotus Renault où il épaulera le Finlandais Kimi Räikkönen. «J’ai déjà un grand sourire à la perspective de me retrouver au volant de la voiture l’année prochaine. Je me sens vraiment privilégié de me voir offrir cette opportunité», a commenté Grosjean.
A 25 ans, le Français doit briser l'image cultivée bien malgré lui du temps de Renault en 2009. L'écurie tricolore, au bord de l'implosion, lui avait confié en cours de saison la monoplace, poussive, du Brésilien Nelson Piquet Jr. Un cadeau empoisonné de la part de son ancien manageur, l'Italien Flavio Briatore. En sept Grands Prix disputés, Grosjean allait terminer au mieux 13e. Qu'importe que son coéquipier d'alors, le brillant Espagnol Fernando Alonso, ne finisse qu'à trois reprises dans les points dans le même temps - et que le Français ne soit souvent qu'à quelques dixièmes de lui -, sa carrière en prenait un coup.
Deux saisons de rédemption
Grosjean, début 2010, semblait perdu pour la discipline phare du sport automobile. De bonnes performances en GT puis le titre en Auto GP, alors qu'il avait manqué le premier tiers des courses, lui remettaient le pied à l'étrier. Soutenu par Genii capital, qui possède Lotus, il repartait ensuite en GP2. Quelques courses lui suffisaient pour réaffirmer son potentiel, dans une série faisant figure d'antichambre de la F1. En 2011, il remettait cela, avec l'objectif affiché de s'imposer au général. Ce qu'il réalisait sans coup férir, avec un marge de 35 longueurs sur son dauphin.
«Il fallait conduire avec sa tête, explique Grosjean, qui aura 26 ans le 17 avril prochain, à au soir de son sacre. (...). J'ai su grandir, apprendre des erreurs du passé, et faire parler l'expérience que j'avais. Aujourd'hui je suis différent et, je pense, meilleur.» Des qualités appréciées à leur juste valeur par son compatriote Eric Boullier, le directeur de Lotus Renault (qui deviendra Lotus en 2012). Grosjean, troisième pilote de l'équipe, se voit offrir deux séances d'essais libres à Abou Dhabi et au Brésil. Sa vitesse et son expérience impressionnent.
«Je ne décevrai pas.»
Le plus dur reste toutefois à accomplir. Car l'écurie luxembourgo-britannique annonce fin novembre le recrutement du Finlandais Kimi Räikkönen, champion du monde en 2007. Un seul baquet reste donc à pourvoir, que plusieurs prétendants se disputent. Il y a d'abord le Polonais Robert Kubica, qui se remet difficilement de son accident survenu lors d'un rallye mineur en février. Il y aussi le Brésilien Bruno Senna, pas tout à fait à son aise sur la fin d'année 2011. Il y a enfin et surtout Vitaly Petrov. Le Russe, titulaire depuis deux ans, sort d'une saison excellemment entamée (un podium dès le GP initial, à Melbourne) mais fort mal achevée (6 points lors des 12 dernières courses). Petrov s'est en outre laissé aller à critiquer vertement son écurie au Brésil. Ce qui a précipité son propre départ.
Grand gagnant de l'histoire, Romain Grosjean, est donc adoubé vendredi par Lotus. «Revenir à Enstone (siège de l’écurie) dans la peau d’un pilote titulaire me donne le sentiment de rentrer à la maison. Je ne décevrai pas», promet-t-il. Il ne peut en effet pas se le permettre. Un deuxième échec et les portes de la F1 se fermeraient définitivement pour lui.