Jean-Baptiste Grange: «Il me faudra du temps pour revenir»
SKI•Le skieur français effectue sa rentrée en slalom à Beaver Creek...Propos recueillis par Romain Scotto
Neuf mois après une lourde opération de l’épaule gauche, Jean-Baptiste Grange prendra pour la première fois le départ d’un slalom cette saison, à Beaver Creek, jeudi. Le champion du monde de la discipline, à la peine en Géant mardi pour sa rentrée, s’attend à vivre un hiver éprouvant. Mais il veut tout de même croire à un nouveau globe de cristal…
Comment avez-vous géré votre préparation en slalom avec cette blessure à l’épaule?
C’était une opération douloureuse, pénalisante, difficile à rééduquer. J’étais content qu’il n’y ait pas de douleurs sur les skis à mon retour. Ça m’aurait énervé de passer par là pour avoir les mêmes douleurs. On dit souvent que pour un skieur un genou c’est le plus grave, mais l’épaule était presque plus dure pour moi à rééduquer. J’ai eu les deux à un an d’intervalle. Après, c’est sûr que les enjeux sont plus importants quand c’est le genou, mais l’épaule ce n’était pas simple.
Avez-vous le sentiment d’avoir été réellement freiné?
J’ai attaqué assez tard ma préparation. A trois mois, je ne faisais pas de vélo. J’ai fait pas mal de marche en montagne au mois de juillet. Ça m’a fait la caisse physique. Je n’ai repris un entraînement normal qu’à partir d’août donc je n’avais que deux mois dans les jambes pour attaquer Sölden. C’est pour ça que j’ai décidé de faire l’impasse. J’ai aussi eu de nouveau des douleurs au niveau du dos depuis le mois de juin. Quand j’ai repris, je n’avais plus de problème au niveau de l’épaule. Juste un petit manque d’amplitude et de force dans certains mouvements.
Vous êtes-vous fixé des étapes pour revenir à votre meilleur niveau?
Quand il y a opération, il faut mettre en œuvre plus de choses que si tu es sur un cycle normal. Dans la tête, ça pompe beaucoup d’énergie. C’est l’expérience que j’ai eu par rapport au genou. Dans la saison, j’ai eu du mal à être régulier. Pendant un moment, tu donnes ton maximum pour te reconstruire. Je n’ai pas envie de me presser. Je sais qu’il me faudra du temps pour revenir. Je sais qu’il faut du temps pour que ça rentre dans l’ordre. Quand tu te fais opérer, ton corps a besoin de temps pour se consolider.
A 26 ans, dans quels domaines avez-vous à cœur de progresser?
J’ai déjà passé pas mal de caps. Je commence à avoir fait le tour d’un peu tout. J’ai gagné le globe de cristal (en slalom), un titre de champion du monde, ça fait quatre ans que je suis compétitif. J’ai gagné un peu sur tous les créneaux. Je voudrais étoffer un peu mon ski sur les autres disciplines. J’ai fait le tour mais il y a encore plein de choses à faire. Ne serait-ce que pour le plaisir d’être en compétition. J’espère être compétitif pour le globe. Il y a aussi des courses que je préfère à d’autres avec des moments forts. Wengen, Kitzbühel et Schladming, ce sont trois grosses courses de la saison pour moi. Sans me mettre de pression, j’ai envie d’être bon.
Avez-vous différentes choses à tester cette année?
Non parce que je ne vais pas tout changer alors que j’ai déjà quelque chose de performant. C’est l’année pour reprendre le temps de construire pour avoir de nouveau des classements qui me permettent de jouer devant.