FOOTBALLMarc Planus : «Si les gens s'attendent à ce que Bordeaux joue bien, ils vont être déçus»

Marc Planus : «Si les gens s'attendent à ce que Bordeaux joue bien, ils vont être déçus»

FOOTBALLLe défenseur girondin pense que pour se sauver, son équipe doit changer de philosophie...
Recueilli par Rémi Bostsarron, à Bordeaux

Recueilli par Rémi Bostsarron, à Bordeaux

Avec sept petits points pris en huit journées de Ligue 1, les hommes de Francis Gillot sont sous pression avant de recevoir Montpellier, samedi. Alors que son entraîneur est un adepte du jeu offensif, Marc Planus estime qu’il est temps pour Bordeaux de donner la priorité à la défense.

Quand la situation est compliquée, une équipe doit-elle revoir à la baisse ses ambitions dans le jeu?
Bien sûr. On ne peut pas se permettre le luxe d’essayer de bien jouer au football. Notre confiance actuelle ne nous le permet pas. Je pense qu’il faut moins produire de jeu et travailler dans un autre registre. Avec Ricardo (entre 2005 et 2007), on a su à un moment donné changer totalement de philosophie pour repartir, pour accumuler un peu plus de confiance. Et les années d’après, on a pu proposer autre chose. Si les gens s’attendent à ce que Bordeaux joue bien cette année, ils vont être déçus.

N’est-ce pas difficile de faire ce constat quand on a connu, comme vous, une période où Bordeaux faisait peur en jouant bien?
C’est difficile de l’accepter, mais c’est une réalité. En 2005, j’ai aussi connu une descente toute proche, alors qu’à la trêve on était cinquièmes. On a toujours envie de jouer le plus beau football, de se rapprocher de Barcelone, mais la réalité, c’est que dans ce groupe, la confiance est tellement atteinte qu’il va falloir qu’on pense d’abord à prendre des points. Je préférerais tenir un autre discours, mais on a mis le club en difficulté car on n’est pas à notre niveau.

Ressentez-vous une rupture avec le public?
Oui, même si les supporters fidèles sont toujours là. C’est un noyau de 10.000 ou 15.000 personnes, qui viendront parce qu’ils sont amoureux du club. On va avoir besoin d’eux toute la saison. Mais à un moment donné, il n’y a plus personne qui peut nous aider. On est les seuls. C’est vrai qu’on sent que l’engouement qui n’est plus là, c’est compréhensible. Qu’est-ce qu’on a pour se défendre ? Proposer du jeu ? On n’en propose pas. Il faut gagner des matchs. Si on joue 85 minutes derrière et qu’on met un contre à la 86e, les gens sortiront du stade avec le sourire, et pourtant on aura fait un match médiocre. Mais au moins, ils auront vu leur club en haut de l’affiche.