Basket fauteuil : «Près de cinq kilomètres par match»

Basket fauteuil : «Près de cinq kilomètres par match»

20 Minutes a interviewé Ryadh Sallem, joueur de l'équipe de France de basket fauteuil
©2006 20 minutes

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Ryadh Sallem, jJoueur de l'équipe de France de basket fauteuil.

En quoi les règles du basket fauteuil diffèrent-elles de celles du basket classique ?

Même terrain, mêmes paniers, même balle, à cinq joueurs contre cinq, dix joueurs sur la feuille de match, le score se compte de la même façon, le temps de jeu est lui aussi identique... Il y a juste deux roues sous nos baskets.

L'effort physique est tout de même très particulier ?

C'est sûr. Demandez à un mec de faire une centaine de pompes et quand il a fini, d'aller shooter. Nous devons à la fois pousser sur les bras pour faire avancer le fauteuil et une fois au bout, avoir le muscle assez frais pour lancer la balle avec précision.

Quelle distance parcourez-vous durant une rencontre ?

Cela dépend du temps pendant lequel vous jouez. En basket fauteuil, il y a en moyenne une attaque toutes les 24 secondes. A chaque fois ou presque cela veut dire un aller-retour de terrain, soit près de 60 mètres. Si vous jouez pendant 40 minutes, cela ne fait pas loin de 5 kilomètres, sans compter l'échauffement.

Comment se déroulent les déplacements ?

C'est très stratégique. Nous ne pouvons pas sauter pour intercepter la balle. Il faut donc mettre en place un jeu de terrain qui permette de bloquer l'adversaire dans sa progression. De ce point de vue, le basket fauteuil ressemble plus au rugby. C'est également assez viril. Il y a des chocs, des chutes, on maltraite pas mal le corps. Vous mettez quelqu'un sans fauteuil sur le terrain, à la fin du match, il finit en fauteuil !

Y a-t-il justement des valides parmi les joueurs ?

Il y a dix ou quinze ans, on était tout un groupe de joueurs à se mobiliser parce qu'on trouvait dommage que nos frères, nos amis ne puissent pas jouer avec nous. Dans certaines villes où il n'y avait pas assez de handicapés, cela a d'ailleurs permis de sauver des clubs. Chaque joueur est frappé d'un coefficient compris entre 1 et 5 en fonction de son handicap. 5 s'il est totalement valide, 1 si sa pathologie est très lourde. Le coefficient total des joueurs sur le terrain ne doit jamais dépasser 14,5 au niveau international. Certains valides aimeraient un système identique en fonction de la taille, pour permettre à des joueurs qui ne font pas deux mètres d'avoir encore leur place.

Recueilli par Grégory Magne (Kaora Press)

En 1989, une équipe de France devenait championne du monde dans un sport collectif. C'était en basket fauteuil. « Avant les handballeurs et les footballeurs », insiste Ryadh Sallem. Après des résultats médiocres aux Jeux d'Athènes, les Bleus reviennent parmi les meilleures nations. Cinquième aux derniers championnats d'Europe, la France prépare actuellement les Mondiaux, cet été à Amsterdam.