Coindre s'attaque à l'océan indien

Coindre s'attaque à l'océan indien

aviron Cet été, au départ d'Australie, le Baulois de 37 ans va tenter de rallier la Réunion à la rame
David Phelippeau

David Phelippeau

Il refuse qu'on le qualifie d'aventurier. « J'en ai l'âme mais je ne pars pas à l'aventure ! », corrige Emmanuel Coindre. Ce Baulois de 37 ans va s'attaquer dans la fenêtre météorologique de juillet à septembre à l'Océan Indien. Il partira, avec son bateau et ses rames, d'Australie pour rejoindre la Réunion. Deux ans de préparation pour deux mois de traversée en solitaire, sans assistance et sans escale. Il se décrit « comme un chasseur de records océaniques ». Pour lui, l'Atlantique et le Pacifique ne recèlent plus de secrets. Il est ainsi détenteur du Pacifique Nord en 129 jours et de l'Atlantique Nord dans les 2 sens, Est/Ouest en 42 jours et Ouest/Est en 62 jours. « Je veux être le premier au monde à avoir traversé tous les océans et à avoir tous les records du monde », explique-t-il.

À la recherche de partenaires...
Cette quête de la performance coule dans ses veines. « C'est en moi ça. C'est un challenge que j'adresse à moi-même. Je sais que je vais être en compétition avec moi-même… » Avec pour seul « assistant » : son bateau (son nom est Lady Ginie) qu'il personnifie au point de dire « qu'il lui confie sa vie par moments ».
Car les risques le guettent. Lors des 42 000 km qu'il a déjà parcourus, Emmanuel a chaviré plus de quarante fois. « Mais je n'ai jamais eu d'angoisses paniques », confie-t-il pourtant. Et puis, il y a les cargos qu'il faut dribbler, les tempêtes dont il faut s'accommoder, la mer « imprévisible, où tout se multiplie », les vents contraires qui vous donnent « l'impression de ne plus avancer et même de reculer ».
Le leitmotiv d'Emmanuel, qui cherche encore des annonceurs pour boucler son budget : « Il faut se faire mal pour aboutir à quelque chose d'inaccessible pour les gens ! » Pendant au moins deux mois, il va ramer 18 heures par jour, le tout entre coupé de 3 heures de pause et 3 heures sommeil… « Plus qu'une préparation c'est un état d'esprit », conclut le navigateur baulois.