Michel Seydoux: «Il y a toujours un petit stress», avant de connaître les offres pour les droits télé
FOOTBALL•Le président du Losc, membre du comité de pilotage de la LFP, découvrira jeudi matin les offres des candidats pour les droits télé de 2012 à 2016...Propos recueillis par Antoine Maes
Il marche sur des œufs. Alors que les enveloppes de Canal+, Orange et Al-Jazira seront ouvertes au siège de la LFP jeudi, le président nordiste reste mesuré. La Ligue 1 espère récolter 660 millions d’euros par an.
Est-ce que vous avez l’impression que ça a été l’appel d’offre le plus difficile à gérer pour la LFP depuis très longtemps?
Pour l’instant oui, parce que je n’ai pas les réponses! Disons que c’est un appel d’offre où il a fallu être très organisé. Ce qui a fait toute la qualité de cet appel d’offre - on verra si c’est un succès ou pas, je n’en sais absolument rien – c’est tout le travail en amont qui a été fait. On est parti sur une vraie étude marketing, sur la valorisation de nos droits, sur du benchmarking international. On a fait un travail de fond, qui a duré une année.
La création de votre propre chaîne, CFoot, est également à mettre dans ce registre?
On ne l’a pas créée encore. On a obtenu l’autorisation d’émettre sur la TNT payante. C’est important. C’est un peu comme les chaînes à péage, il y a des moments en clair. Diffuser des matchs de Ligue 1 est une possibilité que nous avons en réserve.
Vous allez ouvrir les enveloppes jeudi matin avec le comité de pilotage. Y-a-t-il une petite appréhension dans ces moments-là?
Toujours. Forcément. On peut toujours faire des hypothèses avant, mais il y a toujours un petit stress.
Le fait qu’Al-Jazira ai fait une offre a quand même dû vous rassurer…
C’est toujours bon quand il y a de la concurrence. Quand vous avez une position monopolistique, c’est toujours très compliqué à gérer.
Que pensez-vous des déclarations de François Baroin, le Ministre du budget et porte-parole du gouvernement, qui «préfère plutôt Canal et une concurrence nationale que de voir des investissements extérieurs»?
Le problème c’est qu’on est dans la mondialisation. Je vois qu’il y a un débat pour savoir si Air France doit acheter des Airbus ou des Boeing. C’est à l’exploitant de choisir le meilleur appareil pour emmener ses clients. Bon, peut-être qu’il faut un mix des deux, je n’en sais rien. Mais ce n’est pas moi le patron d’Air France. Je pense que les entreprises sont suffisamment grandes, professionnelles et avertie. Le développement d’un métier passe par la concurrence. Si l’Etat veut nous obliger à acheter français, il faut qu’il dépose une garantie d’état.
Si le montant que vous prévoyez n’est pas atteint, pouvez-vous relancer un appel d’offre?
On peut toujours, si le prix de réserve n’est pas atteint. Ils sont connus, ça voudrait donc dire que l’appel d’offre serait infructueux. L’autre solution, c’est la négociation de gré à gré. Une des chances que nous avons, c’est que nous sommes dans un timing tranquille. En imaginant le pire, on a encore un an avant l’échéance de nos droits actuels. On n’est pas à 10 jours de la reprise d’une saison. Pourquoi avons-nous voulu le lancer aussi tôt? Pour que l’économie des clubs soient connu le plus vite possible.
En moyenne, 57% des recettes des clubs français proviennent de ces droits télés. Le vrai souci n’est-il pas cette dépendance?
C’est un des vrais problèmes de la macro-économie de la L1. Mais si on veut un beau spectacle, c’est cher. Il faut quand même se le mettre dans la tête. Si on veut continuer à avoir une Ligue 1 attirante, il faut qu’elle ait des revenus suffisamment importants pour pouvoir concurrencer les autres pays européens. Donc il faut absolument que le développement de nos ressources passe par une confirmation de la valeur de nos droits, mais aussi par le développement d’autres ressources, à travers notamment les stades. Et là, l’Euro 2016 peut apporter un complément de ressources important pour nos clubs.