TENNISPourquoi les Français aiment autant l'herbe de Wimbledon?

Pourquoi les Français aiment autant l'herbe de Wimbledon?

TENNISDe Pioline à Mauresmo en passant par Tauziat, Wimbledon a souvent inspiré les tricolores...
A.P.

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Le tennis français aime l’herbe. De la victoire d’Amélie Mauresmo 2006 à la finale de Cédric Pioline en 1997 ou celle de Marion Bartoli en 2007, le tennis tricolore a plutôt la main verte et heureuse sur le gazon de Wimbledon. La finale de Jo-Wilfried Tsonga au Queen’s la semaine dernière est là pour le rappeler et donner des motifs d’espoir avant le début de Wimbledon lundi prochain.

Pourtant, il existe presque autant de courts sur gazon en France que de cols hors-catégorie en Belgique. Avant la construction de trois terrains par le Team Lagardère en 2008 à la Croix Catelan, il fallait avoir ses entrées à l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris pour pratiquer le tennis sur herbe. «Sauf qu’à part en Angleterre, personne ne joue sur gazon, relativise l’ancien 46e joueur mondial Julien Boutter. C’est une surface où les cartes sont redistribuées. Sur terre battue, pas un Français ne peut battre Nadal. Sur herbe, un Llodra va par exemple se dire qu’il peut le faire avec son jeu d’attaquant.»

Pas de pression et une technique adaptée

Finaliste à Wimbledon en 1998, Nathalie Tauziat voit dans la technique «Made in France» la raison principale de ces bons résultats: «Comme le rebond est bas, il faut avoir une technique propre, ce qui est souvent notre cas.» Boutter prolonge l’analyse: «Sur herbe la technique prime sur le physique, avance celui qui commentera peut-être les exploits des tricolores dès lundi prochain sur Canal +. En France, on a des joueurs qui savent servir, se démerdent bien à la volée et peuvent frapper la balle avec une préparation assez courte, à l’image d’un Gasquet.»

Un mois après Roland-Garros et toute l’attente qui va avec, les Français apprécient plutôt l’atmosphère feutrée de Wimbledon. Nathalie Tauziat n’a pas oublié ses quinzaines londoniennes. «On se sent bien là-bas. On partage souvent des villas juste à côté du stade, on est à deux heures de Paris mais sans la pression qu’on peut avoir à Roland.» Bref, pour voir des Français et Françaises épanouis sur un terrain de tennis, il faut souvent traverser la Manche.