Il s’est présenté au rendez-vous au côté d’Antoine Veyrat, avec un petit quart d’heure de retard, avenue Roosevelt à Paris, histoire de ne pas devancer Margarita Louis-Dreyfus. Le visage fermé et pas vraiment pressé, Jean-Claude Dassier a rejoint la propriétaire du club et son bichon maltais dans les locaux d’un cabinet d’avocat, théâtre du dernier conseil de surveillance de l’OM, jeudi en fin d’après-midi. C’est là que le président de l’OM a appris la fin de sa mission à la tête du club. L’ex-journaliste de TF1 a donc tenu deux ans, avant d’être remplacé par Vincent Labrune, jusque là président du conseil de surveillance.

Le nom d’Antoine Veyrat ne figure pas non plus dans le nouvel organigramme. L’ex-directeur général est remplacé par Philippe Perez. José Anigo est lui confirmé dans ses fonctions de directeur sportif et conseiller du président. D’après les textes, seule la veuve de Robert Louis-Dreyfus était habilitée à licencier son président. L’actionnaire principale, qui n’est pas une habituée des réunions du conseil, ne s’est pas déplacée à Paris par hasard. L’avenir de Dassier n’était pas à l’ordre du jour. Mais, le sujet est étroitement lié à l’examen des comptes du club ces derniers mois.

Gestion dispendieuse et divergences avec Deschamps

L’ex-président, muet à sa sortie du conseil, paye sa gestion dispendieuse du club, notamment en matière de primes. Les actionnaires réclamaient un bilan à l’équilibre. Margarita Louis-Dreyfus devra injecter 20 millions d’euros pour y parvenir. La nouvelle organisation permettra à l’actionnaire «d’améliorer son contrôle financier et sa vision globale de l’économie du club.»

Ce grand coup de balai met aussi fin à la présidence d’un homme de plus en plus esseulé à Marseille. Depuis sa nomination à la place de Pape Diouf, Dassier n’a jamais eu la main sur les chantiers du mercato. Son incapacité à mener de front plusieurs négociations lui a été reprochée. Ce travail a toujours été celui de José Anigo. La semaine dernière, l’ex-journaliste a appris par la presse la prolongation de contrat de Didier Deschamps. Dans son communiqué, l’entraîneur de l’OM a remercié beaucoup de monde. Pas Dassier, avec qui il ne partageait pas les mêmes idées.

Depuis la fin du mois de mai, l’ex-dirigeant de l’OM était également visé par une pétition des supporters, exigeant sa démission. Ce scénario aurait permis à l’OM d’économiser l’indemnité de départ de son ancien président. Celui-ci émargeait à près de 60.000 euros mensuels. Il lui restait une année de contrat à Marseille. MLD a privilégié l’option du «putsch» de Vincent Labrune. Elle devra aussi en assumer le prix.