TENNISRoland-Garros: Rafael Nadal manque de prendre la porte d'entrée contre John Isner

Roland-Garros: Rafael Nadal manque de prendre la porte d'entrée contre John Isner

TENNISFace au serveur américain, Rafael Nadal a eu besoin de cinq sets pour éviter de créer la surprise dès le premier tour...
Alexandre Pedro

Alexandre Pedro

De notre envoyé spécial,

Rafael Nadal est arrivé à Roland-Garros avec dans l’idée d’égaler Björn Borg et ses six victoires. Il a bien failli en repartir comme le premier tenant du titre sorti d’entrée. La faute à une fébrilité inhabituelle, à des conditions ultra-rapides sur le Central et à John Isner. Mené deux manches à une, l’Espagnol sauve sa tête en cinq sets (6-4 / 6-7 / 6-7 / 6-2 / 6-4). «Je me suis vu près de la sortie, je suis soulagé d’avoir gagné », souffle-t-il en conférence de presse une heure après avoir senti le vent glacial de l’élimination sur sa nuque.

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Nadal ou pas, ce John Isner (passé à la postérité pour son match sans fin face à Nicolas Mahut à Wimbledon) avait tout d’une mauvaise pioche. Avec son service catapulte, l’Américain, du haut de ses 2,06m, peut vous embarquer n’importe qui dans des rencontres qui se résument à une suite de tie-break. «C'est un de ces joueurs que vous préférez éviter, surtout au premier tour», cherchait à s’auto-prévenir le quintuple vainqueur après le tirage au sort. Après coup, Nadal confirme ses craintes. «On est toujours sous pression contre lui, j’avais l’impression d’être plus fort que lui, de contrôler la situation sauf qu’on est toujours sous pression à cause de son service.»

Un tie-break horrible

Pendant un set et demi, ce premier tour a pourtant l’air d’une formalit. Isner soûle son adversaire de services gagnants mais l’Espagnol garde le dernier mot pour empocher la première manche 6-4 et disposer d’un break d’avance dans la suivante, malgré un niveau de jeu ordinaire selon ses canons personnels. Sauf qu’Isner perçoit que le roi a ses faiblesses, reprend le service de Nadal et empoche le set au jeu décisif. Plus qu’un serveur monolithique, l’Américain est aussi un joueur doté d’un coup droit pas trop vilain et d’une volée délicate.

Dans la troisième manche, Nadal rate plus de passings que lors ses 39 précédents matchs à Paris. Sur son nuage, Isner lui colle un très sec 7-2 dans un tie-break «très mauvais». Il y a comme de l’incrédulité dans l’air. Non, Nadal ne peut pas chuter. Pas maintenant. Pas avec ce tennis proposé. «Il a fallu que je me fasse à l’idée de mal jouer, confie l’intéressé. Je n’ai jamais été libéré dans ce match».

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Dans les tribunes, le nom de Robin Söderling –son seul bourreau ici– commence à circuler. Nadal a senti le danger. Même fâché avec son jeu, le numéro un mondial rétablit la situation dans le quatrième set (6-2) et découvre l’intensité d’une cinquième manche à Roland-Garros. C’est le moment choisi par Nadal pour redevenir Nadal. «Rafa» prend de nouveau le service d’Isner à 1-1 et cette fois ne le lâche plus. Il peut alors tendre le poing au ciel et laissé éclater sa joie. Son vol Paris-Majorque attendra un peu.