Sébastien Chabal foulera-t-il, barbe et cheveux au vent, les pelouses néo-zélandaises à l’automne prochain? Voilà LA question que se pose la France du rugby, à quelques heures de l’annonce par Marc Lièvremont de la liste des 30 joueurs retenus pour partir avec le XV de France à la Coupe du monde (mercredi, 11h30). Critiqué pour ses dernières performances en Bleu, notamment lors de la défaite face à l’Italie, suspendu pour ses propos acerbes envers les arbitres du Top 14, le troisième ligne centre du Racing est dans l’œil de cyclone. De là à s’en passer?

«Capable de faire la différence comme impact player»

«C’est évidemment un joueur qui apporte, mais il faut reconnaitre qu’aujourd’hui, il n’est peut-être pas le N°8 dont on a besoin, lâche à contrecœur Christian Labit, ancien spécialiste du poste et ami de Chabal. Sportivement, il y a des jeunes qui sont de qualités et qui méritent plus sur le terrain.» Le Toulousain Louis Picamoles et bien sûr la révélation de Biarritz Raphaël Lakafia (25 et 22 ans) sont en première ligne pour supplanter l’ancien Chabal et ses 33 printemps.

«Justement, dans un groupe en proie au doute et qui a perdu deux leaders (Domingo et Rougerie, sur blessure), je préfère prendre un joueur qui a de la bouteille, plutôt qu’un jeune au milieu des jeunes, conteste Abdelatif Benazzi. Lakafia, c’est l’avenir de l’équipe de France, mais il est encore tendre, il ne faut pas le jeter dans le gueule de loup.» Et l’ancien troisième ligne de l’équipe de France, 78 sélections et trois Coupes du monde au compteur, de poursuivre son argumentaire pro-Chabal. «C’est un joueur à part, capable de nous faire avancer balle en main, de faire la différence en tant qu’impact player, lâche «Abdel». De plus, sa polyvalence (en flanker voire deuxième ligne) est un atout. S’il est bien pris en charge pendant la préparation physique, qu’il ne s’éparpille pas sur le plan du comportement, il doit être dans la liste.» A Marc Lièvremont d’en juger.