C’est inévitable. Dans une liste de joueurs pour participer à une Coupe du monde, il y a toujours une surprise, un invité sorti du chapeau, un «Chimbonda» de service. Celle du XV de France pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, en septembre prochain, ne devrait pas déroger à la règle. D’abord parce que les Bleus comptent déjà beaucoup de blessés (Rougerie, Domingo). Ensuite parce qu’ils n’ont jamais été convaincants durant le dernier tournoi des VI Nations. Si bien qu’ils sont plusieurs à pouvoir gratter une petite place.

La surprise qui n’en est plus vraiment une

Depuis les déboires de Sébastien Chabal, on ne parle plus que de lui. Raphaël Lakafia, 22 ans, est la nouvelle pépite du rugby français. Polyvalent en troisième ligne, mobile et puissant, le polynésien de Biarritz est l’avenir de l’équipe de France au poste de n°8, c’est une certitude. Mais peut-il l’être de cet automne? «Il possède une grosse marge de progression, souligne Jean Michel Gonzalez, l'entraîneur des avants du BO dans les colonnes de Sud Ouest. Ce qui me frappe surtout chez lui, c'est sa régularité et son intelligence. Or au plus haut niveau, c'est souvent le critère qui fait la différence.» Reste que son atout est aussi son point faible: très jeune, Lakafia va jouer avec le B.O ses premières phases finales de Top 14, vendredi à Clermont en barrages. Un manque d’expérience rédhibitoire?

La surprise dont on (re)parle avec insistance

Depuis quelques mois, Jonathan Wisniewski est sans doute l’ouvreur le plus régulier du Top 14. Un jeu au pied efficace, une bonne clairvoyance dans le jeu, le Racingman possède toutes les qualités du n°10 classique. «Wisniewski, c’est le pragmatisme, lâche ainsi l’ancien centre des Bleus, Richard Dourthe. Mais c’est pareil: on ne l’a jamais vu en équipe de France. On ne sait pas ce qu’il peut donner au niveau international. C’est dur d’être la doublure de quelqu’un à un poste aussi important.» Convoqué en Bleu pour la tournée d’automne, le Francilien avait du renoncer sur blessure. Et n’avait pas été appelé pour le tournoi, Marc Lièvremont préférant l’expérience de David Skrela. Sera-ce toujours le cas?

Les surprises du chef

Rougerie sur le flanc, le sélectionneur est à la recherche d’un nouveau centre. «Marc a brassé tellement de joueurs, qu’il ne sortira pas de joueurs de chapeau», souligne Dourthe. Très peu de chance donc de voir un Fofana ou un Chavancy. Il poursuit: «En revanche, il va être obligé de piocher dans les indésirables, comme Bastareaud ou Fritz.» Soigneusement laissés de côtés par Lièvremont, le retour en Bleu de l’un de ces deux joueurs pourrait constituer une énorme surprise. Tout comme la sélection de Frédéric Michalak, qui a réalisé une saison intéressante avec Toulouse. «Il a de l’expérience, bute, peut amener le grain de folie dans une équipe et couvre les postes de 9 et de 10 et ne se plaindra pas d’être remplaçant, justifie Dourthe. Dans une Coupe du monde, il faut avoir trois numéros neufs. Alors pourquoi pas Michalak?» Ce ne sont en tout cas pas ces excellentes performances lors des deux dernières Coupe du monde, en 2003 et 2007, qui joueront en sa défaveur.

L'essai de Jauzion en 2007, bien servi par Michalak