BASKETNBA/Playoffs: Pourquoi les San Antonio Spurs sont au bord du gouffre

NBA/Playoffs: Pourquoi les San Antonio Spurs sont au bord du gouffre

BASKETCrawford Palmer, qui suit les Français de la NBA pour la FFBB analyse la mauvaise passe de l'équipe de Tony Parker...
A.M.

A.M.

Crawford Palmer a le profil parfait. Ce Franco-américain de 40 ans, ancien international tricolore passé par l’Asvel, est aujourd’hui le type chargé de veiller sur les Bleus de la NBA. Il parcourt son pays natal de franchise en franchise, mais les play-offs étant largement diffusés en France, Crawford Palmer est scotché à sa télé. Et comme tous les téléspectateurs, il assiste à la chute des San Antonio Spurs, menés 3-1 contre les Memphis Grizzlies au 1er tour, et qui ne sont plus qu’à une seule défaite de l’élimination. Sauf que contrairement à la majorité des suiveurs, lui, ça ne le surprend pas vraiment.

Memphis, le bourreau idéal – Les Grizzlies sont à deux doigts de créer l’une des plus grosses surprises de l’histoire de la NBA. Mais c’est une équipe qui était taillée pour chahuter les Texans. «Ils auraient joué Portland ou New-Orleans, ça n’aurait pas posé de soucis aux Spurs. Mais là, c’est Memphis, qui joue très dur, qui est toujours à la limite de la faute. Ils ont les meilleurs stats en provocation de pertes de balle et en ballons volés. Et surtout, ils arrivent à compliquer la vie des shooteurs adverses. San Antonio a vécu sur le tir à trois points toute la saison [meilleur équipe de la ligue à longue distance pendant la saison régulière], et là, ils ne trouvent pas la mire», analyse Crawford Palmer.

Le match 4 de la série Spurs-Grizzlies en vidéo, c'est ici

Un Big Three à l'agonie – Lors du match 4, Tony Parker a fini meilleur marqueur avec 23 points. «En première mi-temps, il est énorme [avec 19 points, il a permis aux Spurs de virer en tête]. Mais en deuxième mi-temps, il finit avec quelque chose comme 1 sur 6 aux tirs. Lui et toute l’équipe ont sombré. En face, le meneur (Michael Conley) finit à 15 points et 7 passes. Et il a tout ce qu’il faut pour embêter Tony», regrette Crawford Palmer. Au-delà de «TP», c’est la colonne vertébrale de Popovich qui prend l’eau. Manu Ginobili, touché au coude droit, est à des années lumières de son meilleur niveau. Et Tim Duncan fait son âge (35 ans). «A San Antonio, tant que les trois sont en bonne santé, ça va tourner», soupire Crawford Palmer. Ce n’est pas le cas «et comme l’apport du banc est moins fort qu’en saison régulière», les Spurs n’ont pas de solutions.

Comment s’en sortir – Renverser la tendance quand on est mené 3-1, c’est (presque) mission impossible. «Dans 95% des cas, c’est l’élimination», assure Crawford Palmer. Pour optimiser les 5% restant, la recette est simple: «ils doivent miser sur leur expérience. Aujourd’hui, c’est une équipe qui doute, mais elle a assez de caractère pour se fâcher, surtout à domicile. Ils savent par où passer pour s’en sortir… Gagner les matchs les uns après les autres», souffle Crawford Palmer. A commencer par le match 5, dès la nuit prochaine.