CYCLISME SUR PISTEGrégory Baugé, triple champion du monde de l'insatisfaction

Grégory Baugé, triple champion du monde de l'insatisfaction

CYCLISME SUR PISTELe Cristolien est pour la troisième fois champion du monde de vitesse individuelle, mais pense déjà aux jeux..
B.V.

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Il a pourtant tout pour être heureux. Reparti de la petite bourgade d’Apeldoorn, aux Pays-Bas, avec sous le bras deux nouveaux titres de champion du monde de vitesse, individuel et collectif, Grégory Baugé a bien prouvé qu’à 26 ans, il est sans contestation le patron de la discipline. Sauf que le Cristolien, désormais triple couronné en individuel, ne s’en satisfait pas. «Ces championnats du monde ne sont qu’une étape vers les Jeux de Londres, explique-t-il, lucide. J’ai commis quelques erreurs tactiques que je dois absolument gommer.»

«Moins pro que les Britanniques»

Son entraîneur, Florian Rousseau, est plus enclin à reconnaître qu’à l’heure actuelle son poulain est «difficilement prenable». Mais il n’en reste pas moins tout aussi sage: «Il a une vraie marge de progression, juge l’ancien champion du monde. Il en a sous la semelle, il doit encore élever son niveau.»

Une prudence qui confine à l’inquiétude. Encore traumatisé par l’échec de Pékin, où la délégation française avait fait chou blanc, Baugé estime aujourd’hui que l’équipe de France ne met pas tous les moyens de son côté pour réussir à Londres. «Nous sommes moins pro que les Britanniques dans la préparation, assène-t-il. Je le répète depuis Pékin. Ceux qui sont chargés de nos performances doivent s’y mettre à fond. Que ce soit au niveau du matériel, des équipements, de la récupération, des stages ou des voyages à l’étranger, il faut des améliorations.» On a forcément plus de chance d’être entendu avec trois médailles d’or autour du cou.

Florian Rousseau sur les critiques de son poulain:

«Les Anglais ont énormément de budget et pourtant, ils n’étaient pas devant nous à ces championnats du monde. Ce n’est pas la course aux dollars. Ce sont les athlètes qui font les performances. Tout n’est pas parfait, il y a des choses à améliorer, mais la Fédération fait le maximum pour essayer que les athlètes puissent réussir.»