SKIChampionnats du monde: Jean-Baptiste Grange pile à l'or

Championnats du monde: Jean-Baptiste Grange pile à l'or

SKILe Français décroche le titre mondial en slalom, un an et demi après une grave blessure au genou...
Romain Scotto

Romain Scotto

C’est un phénomène météorologique établi. La pression atmosphérique diminue toujours en altitude. Dans la tête de Jean-Baptiste Grange aussi. En haut de la piste du Kandahar, à Garmisch, le Français de 26 ans n’a pas craqué dimanche pour décrocher le titre de champion du monde du slalom. Dix ans après l’or de Régine Cavagnoud, dernière athlète tricolore titrée aux Mondiaux. Comme souvent, il a terminé sans flancher le travail amorcé en première manche et a conservé un matelas suffisant sur ses poursuivants, Byggmark et Moelgg, relégués à près d’une demi-seconde. Sur un tracé défoncé, le skieur de Valloire a joué les funambules. Toujours relâché. Comme s’il appliquait les secrets du «Jeu de l’Ange», le bouquin qu’il lisait la veille dans sa chambre.

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«Ça fait vraiment du bien, savoure le nouveau champion du monde, au micro d’Eurosport. J’ai déjà été friable sur les gros événements même si c’était un petit manque de réussite. Entre les deux manches j’étais à la limite, je pensais aux Mondiaux de Val d’Isère. Je ne voulais pas que ça se finisse comme là-bas, en train de pleurer dans mon coin.» Souvenir douloureux d’un hiver 2009 où son mental est taxé de chancelant. Le jugement est pourtant remis en cause par ses coachs. «J’ai toujours répondu que c’était une erreur, s’agace David Chastan, responsable du groupe technique. Il y a des faits de course. C’est la réussite. Ça n’a pas marché pour lui à val d’Isère. Aujourd’hui, il est champion du monde.» Fin du débat.

Il revient de loin

Favori de l’épreuve, Grange a confirmé les promesses d’un début de saison démarré en trombe. Victorieux à Levi en ouverture de la Coupe du monde, puis auteur du doublé Kitzbuhel- Schladming. Pas mal pour quelqu’un qui se déplaçait encore en fauteuil roulant, touché aux ligaments du genou, il y a un peu plus d’un an. Grange avait notamment fait l’impasse sur les Jeux de Vancouver pour revenir plus fort cette saison. «C’était énormément de sacrifices, très dur dans la tête. Je devais me relever de cette blessure. J’ai vécu tellement de moments difficiles qu’il faut savoir en profiter.» Sous son bonnet tricolore, cousu par sa frangine, le jeune homme parle posément, mais dévoile aussi ses rêves de champion: «Gagner la Coupe du monde et marquer l’histoire du ski.» Celle du slalom connaît déjà très bien son nom.