SKIChampionnats du monde: Enfin le redoux pour l'équipe de France?

Championnats du monde: Enfin le redoux pour l'équipe de France?

SKIPour les Bleus, les Mondiaux commencent vraiment avec les épreuves techniques à partir de jeudi...
Romain Scotto

Romain Scotto

Pour une fois à Garmisch, les skieurs de l’équipe de France ont terminé une course sans maltraiter la neige à coups de bâton. Taïna Barioz, Thomas Fanara, Anémone Marmotan, Cyprien Richard et Tessa Worley, cinq des flèches du groupe technique, ont décroché la première médaille française des Mondiaux, lors d’une course par équipe sans grande saveur. Mais qui a au moins le mérite de gommer cette vilaine bulle au tableau des médailles. «On dit toujours que les Français craquent quand ils sont favoris. Aujourd’hui, ils l’étaient et ils ont gagné», savoure Florence Masnada, ancienne descendeuse, devenue consultante. «Ils se sont mis sur de bons rails, ça va les booster pour les courses à venir.»

Il y a quatre ans, à Bormio, les Bleus avaient déjà gagné une médaille dans l’épreuve (bronze), mais personne n’avait embrayé en individuel. Il reste pourtant quatre courses techniques aux Français pour élargir leur butin et effacer définitivement le zéro pointé des JO de Vancouver. «Jusque-là, le bilan n’est pas bon, reconnaît Jean-Philippe Vulliet, le patron des féminines. C’est toujours délicat d’être à ce point dans la difficulté. On l’était vraiment. On tirera des conclusions le moment venu parce que là, on n’a pas été bons. On a même été mauvais.»

Pas les mêmes conditions qu’à Whistler

Il a manqué un peu de chance à Rolland et Jacquemod, larguées en descentes, de la concentration à Adrien Théaux, sorti après quatre virages, malgré un titre fictif de champion du monde de l’entraînement. Les autres n’ont jamais entrevu le miracle espéré. «A partir de jeudi, ce devrait être plus favorable pour nous, prévoit «Bastoun» Amiez, vice-champion olympique en 2002. On a des chances de médaille plus solides que lors des derniers Jeux par exemple.» La raison de l’optimisme naissant est double. Tessa Worley se présente en Géant avec trois victoires et un dossard rouge de leader de la Coupe du monde. Et cette année, Jean-Baptiste Grange n’est plus en fauteuil roulant. Au côté du revenant Julien Lizeroux, il visera la victoire dimanche en slalom.

«On a aussi vu un super ski chez Cyprien Richard (Géant), enchaîne Masnada. Techniquement, ils est bien en place. Après, il manquait peut-être un peu d’explosivité au départ à Tessa, mais ce n’est pas son fort. Sinon, je la trouve bien, sereine. Et le contexte était un peu différent de celui des Jeux.» A l’époque, le clan bleu se réfugiait derrière l’excuse des conditions de neige pour justifier la débâcle. Les Français ne s’étaient pas adaptés à la «soupe» de Whistler, une station à basse altitude. L’argument ne tient pas vraiment à Garmisch, où hormis un jour de redoux, les skieurs n’ont tâté que de la glace. «Je comprends qu’on nous parle du syndrome Vancouver… Mais on assume, glisse Vulliet. En même temps chaque compétition est différente. On ne nous sert jamais le même plat.» Avec un peu de chance, les Bleus feront peut-être bombance avant dimanche.