Affaire Contador: L'AMA se positionnera dans une dizaine de jours
DOPAGE•En visite en France, le président de l'agence, John Fahey ne s'est pas beaucoup avancé sur l'avenir du coureur espagnol...R.S.
De passage dans les locaux de l’agence française de lutte contre le dopage (AFLD), le président de l’AMA, John Fahey, a livré quelques précisions sur la politique actuelle de l’organisation qu’il dirige. L‘occasion de faire le tour des affaires de dopage qui minent le cyclisme ces derniers temps.
Le cas Contador: Le secret de l’instruction a parfois bon dos. En attendant les dernières conclusions de la fédération espagnole, le président de l’AMA se mure derrière cette excuse, pour ne pas en dire plus sur ses intensions. «C’est un peu tôt pour en parler. La décision finale de la fédération espagnole devrait tomber rapidement. Une fois que cette décision sera rendue, nous prendrons note et étudierons les différentes prises de position.» Au mieux, l’AMA se prononcera dans une dizaine de jours. Soit pour confirmer la sanction proposée par la fédération espagnole (un an, a priori), soit pour faire appel et demander un allongement à deux ans. La procédure pourrait prendre plus de temps si l’UCI ou Contador lui-même appliquent leur droit d’appel. En attendant, le président de l’AMA n’a pas été surpris par la défense du coureur, très remonté contre les instances antidopage. «On n’espère pas de compliments de la part des athlètes qui passent devant des tribunaux et qui doivent se justifier de leurs actes», clame Fahey. Celui qui joue la carte du steak contaminé avait récemment attaqué le règlement antidopage de l’AMA, le qualifiant de «dépassé».
Le cas Armstrong: De son siège de président, Fahey est ravi de la façon dont l’enquête fédérale se déroule. Notamment en ce qui concerne la collaboration de plusieurs repentis comme Floyd Landis. «Des informations extérieures, nous en recevons tous les jours et on s’en félicite. Cela nous fait avancer.» De son côté, Bruno Genevois, le patron de l’AFLD confirme l’implication de l’agence française dans cette enquête. La France collabore avec les autorités américaines depuis le début, mais le président ne peut dire si l’accès aux fameux échantillons de 99 a été donné. A ce sujet, «la procédure est complexe puisqu’elle implique l’intervention des ministères des affaires étrangères et de la justice. Un premier contact a eu lieu, mais l’instruction se poursuit.»
Le cas Ricco: La fraîcheur des faits limite le président de l’AMA à un simple constat. «Je ne peux pas expliquer pourquoi quelqu’un replonge. Qu’un athlète se mette dans une situation si désespérée, je trouve ça épouvantable.» Du côté de l’AMA, personne n’est vraiment surpris par la méthode employée. «On est juste déçus, enchaîne Fahey. C’est tragique que quelqu’un comme lui se mette en danger de cette façon…. Malheureusement il faut des cas comme celui-là pour qu’on voit à quel point les conséquences peuvent être terribles. Voilà ce qui peut arriver quand on triche. Si cela peut avoir un effet de dissuasion sur les athlètes…» De son côté, le coureur aurait nié jeudi à son manager chez Vacansoleil l’hypothèse d’une auto transfusion.