DOPAGEAffaire Contador: Le peloton juge la sanction clémente

Affaire Contador: Le peloton juge la sanction clémente

DOPAGECertains parlent même d'un tarif à la carte...
R.S.

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En matière de dopage, c’est souvent le dosage qui fait débat. Y compris lorsqu'une sanction est infligée à un tricheur. Prié de ranger son vélo pendant un an après son contrôle positif au Clenbutérol (une substance qui brûle les graisses avec un effet anabolisant), Alberto Contador suscite quelques interrogations dans le peloton. «Pourquoi un an et pas deux?», se demande Benoît Vaugrenard, le rouleur de la Française des Jeux. «On ne comprend pas trop les sanctions. Un coup, c’est un an, un coup deux ans. Ce devrait être pour tout le monde pareil.»

Le mystère est le même pour Geoffroy Lequatre, le Français de RadioShak, qui s’attendait à une punition plus sévère. «Un an, c’est peut-être pour l’exemple. Je ne sais pas ce qui conditionne le fait de ne lui donner qu'un an. Le produit en question? C’est étonnant.» Les règlements antidopage sont pourtant clairs sur la question. Toute première infraction volontaire entraîne une suspension de deux ans selon le Code mondial antidopage, adopté par la fédération internationale.

Un appel imminent de l'AMA et l'UCI?

En limitant sa sanction, la fédération espagnole exprime peut-être ses doutes sur le caractère intentionnel du dopage de Contador. Le coureur défend la thèse de la contamination alimentaire depuis l’annonce de son contrôle positif (pour une dose minime de produit). «La fédération espagnole est peut-être plus conciliante avec lui du fait qu’il est Espagnol, avance Rémi Pauriol, de Cofidis. Mais normalement, les règles sont les mêmes pour tout le monde. Vis-à-vis des autres coureurs positifs, il serait normal qu’il soit traité comme les autres. Tant pis si c’est Contador.»

Même si elle n’a pas justifié la sanction, la fédération a peut-être suivi à la jurisprudence Alessandro Colo. Pour les mêmes faits, le coureur mexicain avait écopé en octobre d’une peine de deux ans, réduite à un an après avoir, comme Contador, joué la carte de la viande contaminée. Dans les semaines à venir, l’UCI et l’AMA peuvent pourtant faire appel et réclamer une prolongation à deux ans. Un scénario attendu par Marc Madiot, le directeur sportif de la Française des Jeux. Pour lui, l’annonce de mercredi soir n’est «que le premier acte d’une course par étapes.» Et pour une fois, personne ne sait si Contador la gagnera.